Le Fondaction de la CSN est plus que jamais à l'heure du développement durable. Tellement que le Fonds de capital de risque prévoit même dépenser environ 4000 $ pour compenser les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites par les 450 actionnaires et responsables locaux pour se rendre à l'assemblée annuelle à Montréal à la fin du mois.

Le Fondaction de la CSN est plus que jamais à l'heure du développement durable. Tellement que le Fonds de capital de risque prévoit même dépenser environ 4000 $ pour compenser les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites par les 450 actionnaires et responsables locaux pour se rendre à l'assemblée annuelle à Montréal à la fin du mois.

Cette somme sera versée à la firme Unisfera pour l'achat de crédits d'émissions de GES dans des pays en voie de développement, des investissements dans des énergies de substitution, des projets de reboisement ou d'économie d'énergie.

Cette approche d'une réunion neutre en émission de carbone est très nouvelle au Québec. D'autres pays dont l'Angleterre l'ont déjà expérimentée.

"Nous avons été à l'avant-garde dans ce domaine au Québec depuis nos débuts et nous voulons le demeurer. On n'est pas parfait, mais on essaie d'être le plus cohérent possible", a affirmé, au cours d'une entrevue au Soleil, le président et directeur général de Fondaction, Léopold Beaulieu.

En plus de la compensation pour les gaz à effet de serre, l'institution a eu le souci de choisir un hôtel qui a une politique de recyclage pour tenir son assemblée annuelle. On y offrira aussi du café équitable.

Petits gestes

Ces petits gestes s'ajoutent à d'autres dont la construction d'un nouveau siège social à Montréal, il y a deux ans, dans une ancienne fabrique de bouteilles. "Sa conception nous a permis de réduire de 30 % les gaz à effet de serre", dira fièrement M. Beaulieu, lors d'une visite des lieux.

Sondage interne à l'appui, l'ex-trésorier de la CSN avance que la majorité des actionnaires est d'accord avec les préoccupations de développement durable (50 %) et de financement socialement responsable (70 %).

Les choix d'investissements et de placements sont ou seront fortement teintés de cette orientation verte. Ainsi, le Fonds a investi dans l'entreprise Envirogain de Lévis (St-Romuald) pour développer un traitement du lisier de porc qui réduit les GES.

"On est plus intéressé à investir dans une entreprise de transport en commun que dans une qui fabrique des moteurs pour faire de la haute vitesse. C'est le cas aussi pour une entreprise dont les matières premières sont des rejets d'une autre entreprise", a imagé l'ex-trésorier de la CSN.

Transparence

D'autre part, cette approche implique une grande transparence dans la gestion des entreprises où le Fondaction devient actionnaire. "Un des premiers gestes que l'on pose est d'informer les employés de notre rôle. On leur présente également la situation financière de l'entreprise avec ses profits et ses pertes. On ne veut pas de one-man show.

M. Beaulieu n'en fait pas une question d'idéologie ou de pouvoir. "L'objectif est de se donner les moyens d'augmenter la productivité de nos entreprises. En impliquant davantage les employés, on se donne plus de chances de réussir", a-t-il soutenu.

ppelchat@lesoleil.com

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