Le juge Michel Richard de la Cour supérieure a condamné récemment la Financière Banque Nationale et son conseiller financier Francis Gagné à verser 123 500 $ à une femme de Québec pour avoir investi son argent dans des placements trop risqués alors qu'elle recherchait la sécurité et l'assurance de ses revenus.

Le juge Michel Richard de la Cour supérieure a condamné récemment la Financière Banque Nationale et son conseiller financier Francis Gagné à verser 123 500 $ à une femme de Québec pour avoir investi son argent dans des placements trop risqués alors qu'elle recherchait la sécurité et l'assurance de ses revenus.

Perséphone Cannone, une ancienne professeure et chercheuse de l'Université Laval maintenant âgée de 75 ans, avait confié en gestion un peu plus de 273 000 $ entre juillet 1992 et novembre 2001 et souhaitait que ses avoirs soient placés de façon prudente pour ses vieux jours.

En 2002, le portefeuille de Mme Cannone a connu une baisse importante en raison des nombreuses actions dans le domaine des télécommunications qu'elle détenait et qui composaient plus de 50 % du portefeuille.

Dans sa décision, que la Financière Banque Nationale et son conseiller souhaitent porter en appel, le juge Richard fait remarquer que les fiches clients de Mme Cannone n'avaient pas été remplies de façon adéquate dès le début, qu'elles étaient même contradictoires et qu'aucune politique de placement n'avait été établie avec la cliente.

Le magistrat a aussi déclaré qu'il était absolument incompréhensible qu'entre 1992, alors que le portefeuille de Mme Cannone était à 100 % en revenus fixes, cette portion de son portefeuille n'a eu cesse de baisser au point qu'en août 2003, alors qu'elle était à la retraite, seulement 10 % de l'ensemble de son portefeuille représentait des revenus fixes.

«Comment une personne qui a atteint sa 71e année et qui est forcée de retirer annuellement des sommes peut-elle vouloir investir dans des placements risqués alors que suivant son seul témoignage, elle recherchait la sécurité et l'assurance de ses revenus, vu son âge et sa condition physique. Un responsable de La Financière aurait dû relever cette évaluation incongrue à sa face même», commente-t-il dans son jugement de 20 pages.

Dans le témoignage de Mme Cannone, que le tribunal a qualifié de rigoureux et sincère, elle signalait d'ailleurs avoir avisé à plusieurs reprises son conseiller qu'elle entendait voir son portefeuille constitué de revenus fixes et profitables.

La femme s'était également plainte en mai 2003 au directeur de la Financière Banque Nationale car elle en avait assez de ne pas obtenir ce qu'elle souhaitait de son conseiller.