La controverse a un nom ces jours-ci aux États-Unis : Donald Trump.

La controverse a un nom ces jours-ci aux États-Unis : Donald Trump.

Quelques jours avant Noël, l'homme d'affaires new-yorkais s'est disputé sur la place publique avec Rosie O'Donnell. La populaire animatrice de l'émission The View a mis en doute son autorité morale dans l'affaire de consommation illégale d'alcool de la gagnante de Miss USA, un concours organisé par l'empire Trump. (Avis aux intéressés : la gagnante a pu compter sur la clémence de Trump, qui lui a laissé sa couronne.)

Pareil crime de la part de Rosie ne pouvait rester impuni. " The Donald " l'a traitée de tous les noms sur les ondes des grands réseaux américains de télévision, ridiculisant même l'homosexualité de l'animatrice.

La poussière n'avait pas fini de retomber que Trump se retrouve déjà mêlé à une autre controverse : le PDG de sa nouvelle agence de prêts hypothécaires a menti à trois reprises dans son curriculum vitae.

En février dernier, le magnat de l'immobilier a lancé Trump Mortgage. " Le boom immobilier a attiré plein de gens dans cette industrie, disait-il en septembre dernier au magazine Money. Et ces gens ne sont pas nécessairement tous honnêtes. Je crois vraiment que le public recherche des entreprises fiables en matière de prêts hypothécaires. "

Donald Trump a nommé E.J. Ridings à la tête de son agence de prêts hypothécaires. La feuille de route du PDG de Trump Mortgage semblait impressionnante : haut dirigeant d'une des plus importantes banques d'investissement de Wall Street, leader d'une agence de prêts hypothécaires de New York et titulaire de 15 années d'expérience dans l'industrie des services financiers.

Money a fait sa petite enquête auprès du procureur de l'État de New York et d'anciens collègues de travail. Le verdict a été publié mardi sur son site Internet : faux, faux et faux. Selon Money, E.J. Ridings, 42 ans, n'a travaillé que trois mois comme courtier en valeurs mobilières chez Morgan Stanley en 1998. Il a ensuite passé deux ans chez GuardHill Financial, une agence de prêts hypothécaires de New York, mais ses anciens collègues interrogés par Money ont dit qu'il n'avait qu'un rôle mineur au sein de l'entreprise.

Quant à ses états de service dans l'industrie des services financiers, E.J. Ridings comptait notamment son expérience dans les entreprises de vitamines et de boissons énergétiques qu'il a fondées au milieu des années 90.

Trump Mortgage n'a pas voulu répondre aux questions de Money. L'entreprise a toutefois corrigé le curriculum vitae de son PDG sur son site Web.

Mais Donald Trump a d'autres chats à fouetter chez Trump Mortgage : l'agence n'atteindra pas son objectif de 3 milliards de dollars américains en prêts hypothécaires à sa première année d'existence. E.J. Ridings a déclaré à Money que la valeur des prêts hypothécaires résidentiels, qui représentent environ 95% du chiffre d'affaires de l'entreprise, serait peut-être même inférieure à un milliard US en 2006.

Le PDG de Trump Mortgage était plus optimiste au cours d'une entrevue au Debt & Equity Journal en septembre dernier : le chiffre d'affaires annuel de l'entreprise se situait alors entre 4,5 et 10 milliards US!

E.J. Ridings et Donald Trump fils le fils de l'autre ont travaillé sur le plan d'affaires de Trump Mortgage pendant deux ans avant d'obtenir le feu vert du maître de l'empire Trump en avril dernier. Lancée à New York, l'entreprise est maintenant active dans 25 États américains.