Les marchés boursiers ont subi de fortes pertes dans le monde jeudi, les investisseurs semblant s'inquiéter d'une accentuation des difficultés du marché immobilier américain, et la Bourse de Toronto n'a pas fait exception.

Les marchés boursiers ont subi de fortes pertes dans le monde jeudi, les investisseurs semblant s'inquiéter d'une accentuation des difficultés du marché immobilier américain, et la Bourse de Toronto n'a pas fait exception.

Le TSX a clôturé en baisse de 261 points ou 1,9 % à 13 844,6. L'indice canadien en avait perdu 400 mardi et n'avait connu qu'une modeste remontée mercredi. En cours de séance jeudi, ses pertes ont dépassé les 300 points.

Le dollar canadien a été entraîné dans ce mouvement: il est tombé de 1,18 cent à 94,91 cents US, après une série de hausses qui l'avaient amené à son niveau le plus élevé en 30 ans.

Les pertes ont aussi été considérables à Wall Street: le Dow Jones a plongé de 312 points ou 2,3 % à 13 473,6.

En cours de séance, les pertes de l'indice vedette américain ont frôlé les 450 points, lui faisant ainsi enregistrer son plus fort déclin de l'année pour une seule journée.

Le Nasdaq a cédé 49 points ou 1,8 % à 2 599,3 et le S&P 500 35 points ou 2,3 % à 1483,7.

Des marchés européens importants ont régressé de plus de 2 %, et celui de Londres a reculé de plus de 3 %.

La plongée générale semble avoir été déclenchée par de mauvaises nouvelles pour l'économie américaine, en particulier pour le marché immobilier, déjà fragilisé par la crise des hypothèques à risque.

Les ventes de maisons neuves ont reculé de 6,6 % en juin et le prix de vente moyen a reculé de 2,2 %. De plus, les sociétés de construction immobilière D. R Horton et Plute Homes ont divulgué des résultats décevants, comme certaines de leurs homologues avant elles.

Le milieu financier s'inquiète ces temps-ci de voir le ralentissement du marché immobilier américain aggraver des problèmes de liquidités qui pèseraient alors sur l'ensemble de l'économie.

Ces craintes s'accentuent depuis le début de la semaine. Mardi, les fonds d'investissement Carlyle et Onex ont été éconduits par des banques créancières pour refinancer 3,1 G$ US de crédits.

Et mercredi, le refinancement de 12 G$ de dettes du constructeur automobile Chrysler, dans le cadre du rachat de ce dernier par Cerberus, a été reporté par un groupe de prêteurs bancaires.

Cette contraction du crédit sur le marché financier américain trouve son origine dans la crise des prêts hypothécaires à haut risque.

Ceux-ci ont permis aux Américains fragiles financièrement d'accéder à la propriété mais beaucoup d'entre eux ne peuvent maintenant plus faire face à la hausse des taux de leurs prêts et sont acculés au défaut de paiement, ce qui fragilise leurs créanciers.

La semaine dernière, le président de la banque centrale américaine, Ben Bernanke, a mis en garde contre des «pertes importantes dues aux défauts de paiements sur ces emprunts», citant un montant compris entre 50 et 100 milliards.