La banque britannique Barclays a annoncé lundi vouloir s'emparer de sa concurrente néerlandaise ABN Amro pour quelque 67 milliards d'euros (102,4 milliards $ US), créant le deuxième établissement bancaire européen.

La banque britannique Barclays a annoncé lundi vouloir s'emparer de sa concurrente néerlandaise ABN Amro pour quelque 67 milliards d'euros (102,4 milliards $ US), créant le deuxième établissement bancaire européen.

Il s'agit de la plus grande acquisition jamais réalisée au monde dans le secteur.

«C'est la plus grosse transaction transfrontalière dans les services financiers et bancaires», a déclaré dans une conférence de presse à Amsterdam le PDG de Barclays, John Varley.

Les deux banques ont annoncé que la fusion entraînerait la suppression de 12 800 emplois et l'externalisation de 10 800 autres, sur un total de 217 000.

Le groupe commun ainsi constitué pèsera près de 140 milliards d'euros en Bourse, ce qui le classera au deuxième rang européen derrière la britannique HSBC (et devant le suisse UBS) et au cinquième rang mondial avec 47 millions de clients et 220 millions d'employés.

Officiellement, les deux banques ont annoncé leur fusion dans un communiqué commun mais il s'agit bien d'un achat  : Barclays possédera 52% du nouveau groupe, ABN Amro 48%.

ABN Amro se sépare dans le même temps de ses activités américaines au sein de LaSalle Bank, vendues à la Bank of America pour 21 G$ US. La transaction devrait être finalisée avant la fin de l'offre d'achat de Barclays et «en est une condition», précise le communiqué.

Au cours de la conférence de presse, Rijkman Groenink, président d'ABN Amro, a néanmoins souligné qu'il restait ouvert à un offre plus élevée provenant d'autres banques intéressées par LaSalle, citant notamment l'intérêt dont a fait état Royal Bank of Scotland.

Arthur Martinez, originaire d'ABN Amro, présidera le groupe dont le siège sera à Amsterdam. John Varley, qui dirige actuellement Barclays, en sera le directeur exécutif.

«La fusion proposée renforcera de façon significative les capacités de développement et la distribution de produits. Notre extension géographique combinée assurera l'exposition à la fois à des économies développées et à des économies en forte croissance», a estimé John Varley dans le communiqué. La transaction devrait être close au quatrième trimestre 2007.

ABN Amro, en pourparlers avec Barclays depuis plus d'un mois, a maintenu lundi sa rencontre avec un consortium de banques européennes, à savoir Banco Santander, Royal Bank of Scotland et Fortis, qui lui avaient manifesté leur intérêt pour une éventuelle reprise.

L'offre de Barclays et l'accord annoncé lundi n'empêchent pas d'autres banques intéressées de surenchérir. Le fonds spéculatif TCI, qui avait appelé en février à un démantèlement ou une reprise d'ABN Amro, jugé sous-valorisé et sous-performant, avait encouragé le dépôt d'autres offres dans ce sens.

«Je ne vais pas me perdre en conjectures sur des offres plus élevées. Nous verrons ce qui se passera», a réagi John Varley pendant la conférence de presse. «Notre offre crée de la valeur pour les actionnaires», a-t-il assuré.

Jeudi, ABN Amro devrait soumettre ses choix stratégiques à une assemblée générale d'actionnaires.