Le gouvernement du Québec n'écarte pas la possibilité de poursuivre la Banque Nationale, qui a conseillé à la Société générale de financement (SGF) d'acquérir pour 137 M$ de papier commercial adossé devenu invendable en raison de l'impopularité des prêts hypothécaires américains à haut risque.

Le gouvernement du Québec n'écarte pas la possibilité de poursuivre la Banque Nationale, qui a conseillé à la Société générale de financement (SGF) d'acquérir pour 137 M$ de papier commercial adossé devenu invendable en raison de l'impopularité des prêts hypothécaires américains à haut risque.

Interrogé à savoir si Québec prévoyait intenter une poursuite, le ministre responsable de la SGF, Raymond Bachand, a refusé de s'engager sur ce terrain. Il a toutefois ajouté que, «comme toutes les autres entreprises, on se réserve tous nos droits».

Le gel des liquidités de la société d'État qui appuie les entreprises investissant au Québec préoccupe le gouvernement, qui a entrepris des pourparlers avec la Nationale.

«Nous avons eu des discussions, ce qui est important dans un premier temps, dit Raymond Bachand. Ce qui compte, c'est que la restructuration (de ce marché) se fasse de façon ordonnée. Peut-être qu'en bout de piste, on ne perdra rien ou que les pertes seront minimes.»

Toutefois, il est clair que si la SGF devait essuyer des pertes importantes, le gouvernement ne restera pas les bras croisés. «Cela va être fouillé sur les responsabilités», dit Raymond Bachand.

Rappelons que la Banque Nationale a dédommagé les petits investisseurs et les PME qui avaient (directement ou indirectement) investi dans du papier commercial adossé sur ses conseils. L'institution financière a racheté ces investissements actuellement invendables en déboursant près de 2 G$. La Nationale a toutefois refusé de faire de même avec les grandes entreprises, arguant qu'il s'agit d'«investisseurs avertis».

Les représentations de Québec ne l'ont d'ailleurs pas fait revenir sur sa position, indique Raymond Bachand.