Le Canada doit se doter d'une bourse du carbone et de plafonds d'émission de gaz à effet de serre (GES) contraignants, a déclaré jeudi le premier ministre du Québec, Jean Charest.

Le Canada doit se doter d'une bourse du carbone et de plafonds d'émission de gaz à effet de serre (GES) contraignants, a déclaré jeudi le premier ministre du Québec, Jean Charest.

Le Québec souhaite travailler activement avec le gouvernement fédéral à la mise en place d'un marché canadien, compatible avec les mécanismes du protocole de Kyoto, qui aidera le Canada à réduire ses émissions de GES, a-t-il affirmé dans un communiqué émis depuis le Forum économique mondial de Davos.

Un marché viable du carbone ne peut cependant exister que si des plafonds d'émission de gaz à effet de serre assez contraignants sont fixés par les gouvernements, indique le communiqué.

Selon M. Charest, le succès d'un tel système d'échange repose principalement sur une volonté politique de résoudre les problématiques environnementales.

«Les états fédérés ont la capacité de jouer un rôle déterminant dans la lutte contre les changements climatiques comme l'ont notamment démontré la Californie, l'Australie du Sud, la Bavière, le Manitoba et le Québec, a-t-il déclaré dans le communiqué. Nous avons la capacité d'agir en matière de réduction de gaz à effet de serre en faisant usage de nos pouvoirs législatifs et réglementaires ainsi qu'en ayant recours aux divers outils économiques à notre disposition.»

Selon M. Charest, la lutte contre la pollution de l'air et les changements climatiques a été stimulée par la mise en place, en Europe, en Australie et aux Etats-Unis, de systèmes de permis d'émissions échangeables.

«Le Canada et le Québec doivent s'inscrire dans cette tendance mondiale qui allie le développement économique et la protection de l'environnement», a dit M. Charest.

M. Charest estime que le Marché climatique de Montréal (MCeX), créé en juillet 2006 par la Bourse de Montréal en partenariat avec le Chicago Climate Exchange, pourrait jouer un rôle de premier plan.

«Le gouvernement du Québec souhaite travailler activement avec le gouvernement fédéral à la mise en place d'un marché du carbone dynamique et efficace», a-t-il affirmé.

En novembre dernier, le ministre québécois de l'Environnement, Claude Béchard, avait demandé au gouvernement fédéral d'officialiser rapidement la création d'un marché de crédits de gaz à effet de serre au pays.

Il estimait alors que la Bourse de Montréal avait une longueur d'avance sur celle de Toronto pour l'obtention de ce marché.

Quelques jours plus tôt, le président et chef de la direction de la Bourse de Montréal, Luc Bertrand, avait pressé le gouvernement fédéral d'établir les normes de réduction d'émissions et d'acorder les autorisations réglementaires nécessaires à son projet.