Vous ne savez pas quoi offrir à fiston qui vit en appartement près de l'université? Pourquoi pas une carte-cadeau d'un supermarché? Ainsi, vous vous assurez qu'il aura de quoi manger quelques jours. En prime, vous lui apprenez à faire ses courses lui-même.

Vous ne savez pas quoi offrir à fiston qui vit en appartement près de l'université? Pourquoi pas une carte-cadeau d'un supermarché? Ainsi, vous vous assurez qu'il aura de quoi manger quelques jours. En prime, vous lui apprenez à faire ses courses lui-même.

Belle-maman a tout et même plus, mais il faut bien qu'elle aussi ait son paquet enrubanné sous l'arbre. Comme c'est une fana du lèche-vitrine et du shopping, offrez-lui un petit rectangle plastifié. Il lui fournira un nouveau prétexte pour se rendre dans son magasin préféré se procurer un guidi de rêve, mais dont l'achat aurait nourri sa culpabilité judéo-chrétienne.

Il aura fallu moins de cinq ans pour que la carte-cadeau s'impose comme le meilleur atout, au jeu fastidieux de la chasse aux étrennes.

En 2003, à peine plus de la moitié des grands détaillants canadiens la proposaient. L'an dernier, la proportion avait gonflé à 82%. Tout indique que la quasi-totalité des grands marchands, hormis les concessionnaires d'autos, en proposeront avant longtemps, selon une étude réalisée par Statistique Canada.

La carte-cadeau se distingue des bons et autres certificats en ce que sa valeur est programmée au moment de l'achat.

Certaines peuvent même être reprogrammées. Pour le marchand, c'est une assurance contre le vol à l'étalage ou la contrefaçon. C'est un outil intéressant pour attirer de nouveaux clients, en fidéliser d'autres qui, de manière générale, dépenseront dans le magasin davantage que la valeur de la carte.

Les détaillants comprennent que la carte-cadeau fait mousser la consommation et leur chiffre d'affaires, d'autant qu'un certain pourcentage de cartes ne sont jamais dépensées. Plusieurs proposent celles d'autres marchands dans le cadre de promotions jumelées.

Enfin, c'est une façon intelligente pour limiter les échanges d'après-Noël: le détenteur de la carte choisira qui la bonne chemise, qui la bonne paire de chaussures, qui le bon tome de la trilogie Charles le Téméraire d'Yves Beauchemin.

Le donateur aussi y trouve son compte. Il peut encourager un marchand de son choix, les acheter par téléphone ou sur Internet et les faire livrer au destinataire au même tarif qu'une carte de souhaits. Que d'arias épargnés! Finis la cohue des achats de dernière minute et le calvaire de l'emballage.

"En 2005, la totalité des grands détaillants d'appareils électroniques et d'électroménagers ont offert des cartes cadeaux dans leurs magasins, lit-on dans l'étude. Ce sont les magasins de vêtements qui ont enregistré la plus forte augmentation. Cette proportion a plus que doublé, passant de 36% en 2003 à 79% en 2005."

Le Conseil québécois du commerce de détail s'intéresse lui aussi à ce phénomène. Selon leur sondage réalisé le mois dernier, 37% des Québécois vont offrir des chèques-cadeaux cette année. L'organisme ne faisait pas de distinction entre la carte et le certificat dans son questionnaire. Évidemment, les détaillants sont ravis. "C'est une forme de fidélisation de la clientèle et le consommateur aime ça", résume en entrevue son président, Gaston Lafleur.

L'étude de l'agence fédérale fait ressortir d'ailleurs que les détaillants proposant des cartes-cadeaux ont vu leurs ventes progresser plus rapidement que les autres, entre 2003 et 2005. Ce sont aussi les magasins de plus grande taille qui ont tendance à offrir la carte-cadeau. Bref, elle favorise la concentration. L'an dernier 55% des ventes du temps des Fêtes ont été réalisées dans les magasins offrant la carte plastifiée.

Elle étale aussi l'affluence du temps des Fêtes. Bien des bénéficiaires choisissent d'en profiter en janvier ou février, qui pour profiter des soldes, qui pour éviter la cohue.