Y a-t-il de l'argent à faire à Shahuindo? Au-delà des disputes juridiques, c'est la question sur laquelle repose l'avenir du site.

Y a-t-il de l'argent à faire à Shahuindo? Au-delà des disputes juridiques, c'est la question sur laquelle repose l'avenir du site.

Tant qu'une étude de faisabilité n'est pas réalisée, on ne peut que se perdre en conjonctures, avertissent les spécialistes. Les projets miniers ne s'évaluent pas sur la base de quelques chiffres: il faut les étudier en détails et faire du cas par cas.

Les 1,5 million d'onces d'or, à première vue, éveillent l'intérêt. "Quand on parle d'un million d'onces, ça commence à être intéressant. Si on regarde en Abitibi, ça devient une mine importante quand on produit 100 000 onces par année", dit Richard Simon, professeur en génie des mines à l'École Polytechnique de Montréal.

Il faut aussi, évidemment, regarder la concentration du minerai. Si on doit traiter 10 tonnes de roche pour en extraire un gramme d'or, le jeu risque de ne pas en valoir la chandelle. Les forages ont montré des concentrations de 0,85 grammes d'or et d'environ 20 grammes d'argent par tonne à Shahuindo. Avec les cours actuels des deux métaux, la tonne de roche vaut donc 26 dollars américains. "C'est peu", dit à première vue Jean-François Tardif, gestionnaire de Sprott Asset Management. Tout dépend combien il faudra dépenser pour toucher ces 26$. Le coût et la disponibilité de la main-d'uvre, les infrastructures à construire, la quantité de roche inutile qu'il faudra casser pour atteindre les zones intéressantes, tout cela doit être déterminé et calculé avant de commencer à creuser.

Le président de Sulliden, Jacques Trottier, soutient que même si l'or valait 350$ US l'once près de la moitié de son prix actuel le site de Shahuindo serait rentable. Il invite à regarder la mine de Yanacocha, exploitée par Newmont, qui opère avec des concentrations d'or similaire juste à côté. Don Blyth, analyste chez Paradigm Capital, rappelle que les choses n'en sont encore qu'au stade exploratoire.