Les compagnies pétrolières opérant au Nigeria ont déclaré mercredi que le premier jour de la grève d'avertissement déclenchée par les deux principaux syndicats des travailleurs du secteur n'avaient pas affecté leurs activités.

Les compagnies pétrolières opérant au Nigeria ont déclaré mercredi que le premier jour de la grève d'avertissement déclenchée par les deux principaux syndicats des travailleurs du secteur n'avaient pas affecté leurs activités.

L'Union nationale des travailleurs du pétrole et du gaz naturel (Nupeng) et le syndicat des cadres du secteur pétrolier et du gaz naturel du Nigeria (Pengassan) ont lancé cette grève pour protester contre l'instabilité et la violence récurrentes depuis le début de l'année dans la région pétrolière du Delta.

"Les exportations ne sont pas touchées. Le chargement continue au terminal", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la compagnie américaine ExxonMobil.

Le même porte-parole, qui a requis l'anonymat, a toutefois précisé que la sécurité avait été renforcée tant par l'armée nigériane que par la compagnie elle-même autour des installations.

Un responsable du géant anglo-néerlandais Shell a également indiqué que le mouvement social n'affectait pas les opérations de la société.

"Autant que je sache, nous n'avons jusqu'à présent rencontré aucun problème. Toutes nos installations fonctionnent", a-t-il précisé.

A l'issue d'une réunion de conciliation avec les autorités il y a quelques jours, le président de la NUPENG Peter Akpatason avait affirmé que "le mouvement serait total, dans tous les secteurs en amont comme en aval de la production".

"Tous les secteurs d'activité et toutes les compagnies pétrolières et gazières seront concernés", avait-il précisé.

Les autorités ont assuré les syndicats, qu'elle rencontraient à nouveau mercredi à Abuja, qu'elles faisaient tout pour ramener le calme dans la région. "Mais nous n'avançons pas aussi vite que vous le souhaitez", leur avait déclaré un officiel du ministère du travail, Mme Timiebi Koripamo-Agary.

Depuis le début de l'année, les enlèvements d'expatriés (une quarantaine) ainsi que les sabotages et attaques d'installations pétrolières se sont multipliés dans la région du Delta du Niger, du fait de groupes séparatistes qui revendiquent une part plus importante pour la région, notamment la communauté Ijaw (14 millions de personnes) de la manne pétrolière.

Au moins cinq Nigérians employés du secteur ont été tués ainsi que 25 soldats nigérians en 2006.

Ce climat de violence et les attaques de séparatistes ont fait perdre à peu près le quart de sa production au Nigeria, premier producteur africain et sixième exportateur mondial de brut, avec une production estimée en temps normal à environ 2,6 millions de barils/jour

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