Le gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, estime que la création d'une nouvelle institution responsable de l'étude des politiques économiques de l'hémisphère occidental serait profitable aux pays d'Amérique latine défavorisés par le succès économique asiatique.
Le gouverneur de la Banque du Canada, David Dodge, estime que la création d'une nouvelle institution responsable de l'étude des politiques économiques de l'hémisphère occidental serait profitable aux pays d'Amérique latine défavorisés par le succès économique asiatique.
Lors d'un discours prononcé, jeudi, devant l'Americas Society et le Council of the Americas à New York, M. Dodge a déclaré que la plupart des pays d'Amérique latine ne profitent pas des bienfaits de la globalisation et qu'ils ont besoin d'un bon coup de pouce pour atteindre une plus grande libéralisation de leurs échanges commerciaux et une intégration économique plus importante.
Et non seulement plusieurs pays d'Amérique latine n'ont-ils pas été en mesure de suivre le rythme de l'expansion de l'économie mondiale, certains ont même commencé à y tourner le dos, a-t-il prévenu.
M. Dodge a souligné que plusieurs pays de la région «ont choisi d'adopter des politiques commerciales qui nuisent à la croissance et mettent en danger l'amélioration du niveau de vie».
Les institutions actuelles de la région sont inadéquates pour aborder les problèmes des pays d'Amérique latine, a-t-il ajouté, dont l'inflation élevée, le protectionnisme et une mauvaise planification de la politique monétaire.
«Malheureusement, il n'y a pas d'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) pour l'Amérique, a dit M. Dodge. S'il en existait une, (...) elle pourrait remplir une fonction similaire à celle que l'OCDE originale a accomplie pour l'Europe de l'Ouest.»
Cette nouvelle institution, croit-il, pourrait «offrir un cadre où les responsables des politiques économiques se pencheraient sur les meilleurs moyens de favoriser la bonne tenue des économies à l'aide de politiques monétaire et budgétaire et d'une réglementation financière saines, ainsi que sur la façon d'encourager la libéralisation des marchés et des échanges commerciaux».
Des pays comme le Canada et les Etats-Unis doivent prêcher par l'exemple, a ajouté M. Dodge, en démontrant plus de volonté à ouvrir leurs marchés et en tentant de relancer les négociations du cycle de Doha à l'Organisation mondiale du commerce.
M. Dodge a enfin dénoncé le Fonds monétaire international qui, selon lui, «n'a pas évolué de pair avec l'économie mondiale». Il a demandé à Ottawa et Washington de mener un effort international pour rendre l'institution plus efficace.