Des milliers de Suédois manifestaient jeudi à Stockholm contre le projet de réforme de l'assurance-chômage qui prévoit d'augmenter les cotisations des employés tout en diminuant les indemnités des chômeurs, a constaté une journaliste de l'AFP.

Des milliers de Suédois manifestaient jeudi à Stockholm contre le projet de réforme de l'assurance-chômage qui prévoit d'augmenter les cotisations des employés tout en diminuant les indemnités des chômeurs, a constaté une journaliste de l'AFP.

A la mi-journée, la manifestation rassemblait environ 3.500 personnes --essentiellement des membres des syndicats de la construction, du commerce et des travailleurs du secteur public-- a indiqué à l'AFP Björn Engström, porte-parole de la police.

Des rassemblements devaient avoir lieu en fin d'après-midi dans d'autres villes du pays à l'appel de LO, la principale organisation syndicale, qui représente 15 syndicats et compte 1,8 million d'adhérents.

Présentée le mois dernier, la réforme sera soumise mercredi au vote au parlement.

"Nous sommes ici pour combattre la détérioration prévisible de l'assurance chômage", a déclaré la présidente de LO, Wanja Lundby-Wedin.

"Tout le monde va être touché (par la réforme), les chômeurs bien sûr mais aussi tous les employés. Cela pèsera sur tous les salaires", a-t-elle affirmé.

Rassemblés sur une grande place face au parlement suédois, le Riksdag, les milliers de manifestants à Stockholm ont scandé "Ne diminuez pas les indemnités chômage!" tandis que des artistes se succédaient sur un podium pour chanter et prendre la parole.

Avec une majorité au parlement, le gouvernement est d'ores et déjà assuré de faire passer cette réforme. Cette dernière entrera en application le 1er janvier et les premières réductions d'allocations prendront effet en mars.

Le 17 septembre, les quatre partis de l'Alliance de centre-droit avaient remporté les élections, après avoir fait campagne sur les questions du chômage.

Le nouveau Premier ministre Fredrik Reinfeldt a toujours contesté les statistiques officielles sur le chômage. En novembre, le taux s'élevait à 4,3% de la population active mais citant d'autres experts, le gouvernement estime que c'est un cinquième de la population active qui ne travaille pas.

Le nouveau gouvernement a fait une priorité de la réduction des substantielles allocations afin d'inciter les chômeurs à travailler.

Mais la proposition est une pilule difficile à avaler pour nombre de Suédois, affectant la cote de popularité du gouvernement.

Selon une étude du Bureau central des statistiques (SCB) publiée jeudi, le bloc de gauche, emmené par les sociaux-démocrates, aurait remporté l'élection avec 51,3% des intentions de vote contre 44,5% à l'Alliance de centre-droit, si elle avait eu lieu fin novembre, quand le sondage a été réalisé.

Après la manifestation, la présidente de LO devait déposer au ministre du Travail Sven-Otto Littorin une pétition signée par 250.000 personnes appelant à ne pas baisser les indemnités de chômage.

smo-po/Dt/mc