S'il n'en tenait qu'aux employeurs du Québec, plusieurs jeunes travailleurs passeraient leur été au pic et à la pelle.

S'il n'en tenait qu'aux employeurs du Québec, plusieurs jeunes travailleurs passeraient leur été au pic et à la pelle.

Selon une enquête de la firme de recrutement Manpower, 23% des entreprises québécoises ont l'intention de faire des embauches cet été.

Les entreprises du secteur de la construction sont celles qui vont être les plus actives sur le marché de l'emploi: 60% d'entre elles sont à la recherche de nouvelles recrues.

«Nous n'avons pas suffisamment de main-d'oeuvre. Nous sommes comme toutes les industries: nous faisons face à un vieillissement de notre main-d'oeuvre et nous avons des difficultés à la retenir», dit Mario Lessard, directeur des relations de travail de l'Association de la construction du Québec, qui représente 12 000 employeurs.

Ceux-ci représentent 60% des heures travaillées sur les chantiers de construction du Québec.

Outre le secteur de la construction, c'est le secteur public (42% des employeurs) qui est le plus intéressé à embaucher des nouveaux travailleurs.

Viennent ensuite les secteurs suivants: les finances, les assurances et l'immobilier (31%), la fabrication de biens durables (27%), le transport et les services publics (27%), le commerce au détail (26%), les services (25%), l'éducation (25%) et la fabrication de biens non durables (23%).

Toutes ces belles promesses ne feront pas nécessairement diminuer le taux de chômage, prévient Louis Gagnon, économiste au Mouvement Desjardins.

«Les entreprises semblent avoir confiance en l'économie, dit-il. On oublie parfois que plusieurs d'entre elles manquent de personnel mais que les travailleurs disponibles n'ont pas les qualifications requises. C'est pourquoi le taux de chômage ne veut pas baisser.»

Dans quatre régions du Québec étudiées par Manpower, c'est dans la Vieille Capitale où les employeurs sont les plus enthousiastes: 30% d'entre eux veulent embaucher des nouveaux travailleurs entre juin et septembre, comparativement à 27% à Montréal, 17% en Outaouais et seulement 3% à Sherbrooke.

Au Canada, les employeurs québécois sont les plus timides sur le marché de l'emploi, exaqueo avec leurs collègues de l'Ontario: seulement 23% d'entre eux ont l'intention de faire des embauches cet été, comparativement à 36% dans les provinces de l'Ouest et 33% dans les provinces de l'Atlantique.

Les employeurs québécois et ontariens font toutefois meilleure figure que leurs collègues américains, dont seulement 18% ont l'intention de faire des embauches cet été.

Selon le département du Travail, l'économie américaine crée présentement 119 000 emplois par mois, soit 43 000 emplois de moins par mois que durant le premier trimestre de 2007.

«Les entreprises sont prudentes mais elles continuent de faire des embauches, dit Jeffrey Joerres, directeur du bureau régional de Manpower à Milwaukee. Ça aide à rendre répandre l'optimisme parmi tous les employés.»