De plus en plus de Québécois cessent de croire au mythe des retraités qui vivent le farniente, se reposant dans un motorisé stationné en bordure d'une plage floridienne et jouissant du privilège de jouer au golf quotidiennement.

De plus en plus de Québécois cessent de croire au mythe des retraités qui vivent le farniente, se reposant dans un motorisé stationné en bordure d'une plage floridienne et jouissant du privilège de jouer au golf quotidiennement.

C'est ce que démontre un sondage dévoilé par l'Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP). Alors que l'an dernier, 35 % des répondants considéraient les retraités financièrement en bas de la moyenne, cette proportion a bondi à 44 % cette année.

«Notre message commence à porter, a lancé Luc Vallerand, directeur général de l'AQRP. En général, la pauvreté des retraités est méconnue. Par ces sondages, nous voulons mesurer le degré de sensibilité du public à l'égard des problèmes de revenus des aînés.»

Et le problème est criant. Si le revenu moyen d'un retraité se situe à 23 000 $, plus de 44 % de ceux-ci ont un revenu inférieur à 15 000 $. Et l'augmentation du coût de la vie, qui ne va pas toujours de pair avec indexation des rentes, affecte directement le niveau de vie des personnes retraitées.

Pour mieux communiquer son message, l'AQRP a choisi de renouveler son discours.

«On a cessé de parler de désindexation pour se centrer sur le pouvoir d'achat des aînés, indique Roger Bellavance, président de l'association. Avec l'augmentation du coût de la vie et des tarifs des services publics, le pouvoir d'achat diminue grandement.»

L'AQRP ne se contente pas de paroles en l'air. Elle a lancé au début du mois de mai une pétition pour demander à l'Assemblée Nationale de reconnaître que les personnes qui ont contribué à un régime de retraite ont droit au maintien du niveau de vie décent pour lequel elles ont travaillé.

Le congrès annuel de l'AQRP, tenu au Palais des congrès de Sherbrooke, a aussi été l'occasion pour Réjean Hébert, doyen de la Faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke et président d'honneur de l'événement, de partager ses vues sur le vieillissement de la population.

«Le vieillissement de la population n'est pas une catastrophe, c'est même une bonne nouvelle, affirme-t-il. Nous vivons plus longtemps, et les vieux d'aujourd'hui vivent en meilleure santé que les vieux d'hier.»

M. Hébert ajoute qu'il faudra aussi changer notre façon de voir les retraités, qui peuvent continuer à contribuer à la société. «Il faut leur faire de la place. Ils ont des valeurs importantes d'humanisme et de solidarité.»

Il pense aussi que le système de santé devra dans l'avenir s'axer sur les services à domicile.