Voith Siemens, fabricant allemand de turbines et d'alternateurs pour le secteur hydroélectrique, accroit sa présence au Québec au moment où Hydro-Québec recommence à construire des barrages. Ce n'est pas une coïncidence.

Voith Siemens, fabricant allemand de turbines et d'alternateurs pour le secteur hydroélectrique, accroit sa présence au Québec au moment où Hydro-Québec recommence à construire des barrages. Ce n'est pas une coïncidence.

La multinationale espère obtenir une bonne part du gâteau québécois.

«Nous allons là où sont les clients», reconnaît son président et chef de l'exploitation, Hubert Lienhard, qui était de passage à Montréal mercredi pour faire connaître ses projets.

L'entreprise recrute actuellement des ingénieurs et d'autres travailleurs spécialisés qui l'aideront à augmenter sa part de marché.

«L'effectif passera de 25 à 75 personnes à très court terme», a précisé M. Lienhard. Voith Siemens quittera son petit bureau du centre-ville pour des locaux plus grands à Brossard.

Voith et Siemens, les deux grosses pointures industrielles allemandes, ont mis en commun leurs activités hydroélectriques en 2000. L'entreprise est aujourd'hui un des trois gros joueurs du secteur, avec Alsthom et GE.

Alsthom et GE ont des installations de fabrication d'équipement au Québec, mais pas Voith Siemens. Ce n'est pas non plus dans ses intentions de fabriquer des composantes ici. Les seules installations de fabrication au Canada sont à Mississauga en Ontario, où travaillent 125 personnes.

Selon Denys Turcotte, président et chef de la direction du nouveau quartier général de la compagnie au Québec, les gros clients comme Hydro-Québec préfèrent maintenant tirer parti des avantages de la sous-traitance et n'obligent plus leurs fournisseurs à fabriquer localement.

C'est la raison pour laquelle la coentreprise a obtenu récemment deux gros contrats d'Hydro-Québec. Voith Siemens a fabriqué trois groupes turbines alternateurs pour la centrale de La Tuque et cinq groupes pour celle de Mercier, toutes deux situées en Mauricie.

Pour assurer une part de contenu local dans ses futurs contrats, Voith Siemens a l'intention de s'associer avec des entreprises locales, a indiqué M. Turcotte.

Hydro-Québec entend développer 4500 mégawatts de production hydroélectrique au cours des prochaines années, et vient d'annoncer le démarrage de son projet Eastmain-1A-Dérivation Rupert, un investissement de 5 milliards. Hydro est donc un client intéressant pour Voith Siemens, mais l'entreprise regarde aussi ce qui fera ailleurs au Canada, notamment en Ontario et en Colombie-Britannique.

En plus de ses deux contrats au Québec, Voith Siemens participe à un projet hydroélectrique à Revelstoke, en Colombie-Britannique.

L'entreprise allemande estime sa part actuelle du marché canadien à 30%.