Dans un univers ultra concurrentiel, comment les sociétés peuvent-elles arriver à croître ? Chaque semaine, un chef d'entreprise nous présente ses stratégies, ses idées et ses conseils.

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Le premier ingénieur au monde n'a pas fini de grandir.

SNC-Lavalin [[|ticker sym='T.SNC'|]] lorgne une importante firme d'ingénierie brésilienne.

«On regarde sérieusement l'acquisition d'une entreprise d'environ 1000 personnes», a déclaré à La Presse Affaires son président Jacques Lamarre, en entrevue à ses bureaux montréalais.

Si cette transaction se concrétise, cette firme deviendrait le plus grand bureau de SNC-Lavalin en Amérique du Sud en terme d'employés.

Sur ce continent, le groupe montréalais est déjà implanté au Chili (700 personnes), au Venezuela (200) et au Pérou (50).

«Le Brésil a une grande économie et on a été bien traité dans les projets que l'on a faits, explique le grand patron. C'est un pays qu'on aime et on pense que c'est une bonne chose de faire un investissement là-bas.»

Avec ses 186 millions d'habitants, le Brésil est considéré comme une des puissances économiques de demain. Il fait d'ailleurs partie de l'acronyme BRIC avec la Russie, l'Inde et la Chine, qui désigne les pays qui connaissent de fortes croissances.

Au cours des 10 dernières années, SNC-Lavalin a développé des projets au Brésil dans les secteurs des mines (cuivre, alumine) et des télécommunications (réseaux pour les systèmes de communication cellulaires).

Puisque la transaction reste hypothétique et que «rien n'est signé», M. Lamarre n'a pas dévoilé l'identité de l'entreprise convoitée.

Nos recherches pointent toutefois dans la direction de Minerconsult Engenharia, une firme d'ingénierie multidisciplinaire, considérée comme un chef de file au Brésil.

Cette société offre une gamme complète de services techniques, d'ingénierie et de gestion de la construction à des clients nationaux et internationaux. Elle est spécialisée dans les secteurs des mines, des minéraux et de la métallurgie.

Minerconsult est d'ailleurs le partenaire local de SNC-Lavalin dans le contrat d'Anglo American Brazil pour le projet de ferronickel de Barro Alto, au Brésil, annoncé en août dernier.

Cette entente de 100 millions US concerne les travaux d'ingénierie, l'approvisionnement et la gestion de la construction de la nouvelle usine.

SNC-Lavalin est aussi présente dans un projet d'alumine à San Paolo.

«On va continuer à développer des projets miniers au Brésil, explique Jacques Lamarre. Le géant minier Vale do Rio Doce (qui a acheté Inco) est sur place et il y a beaucoup de potentiel.»

L'entreprise

SNC-Lavalin, leader mondial de l'ingénierie et de la construction. Avec des bureaux dans 34 pays et des projets dans une centaine, la firme de 17 000 employés affiche des revenus de plus 5 milliards.

Défi

S'assurer que tout ce qu'elle fait est de grande qualité.

Stratégies

Miser une main-d'oeuvre de niveau mondial; attirer les bonnes personnes, les informer et les aider à se développer au sein de la firme.

À retenirValeurs de SNC-Lavalin: «Qualité, qualité, qualité. Si la qualité est là, la croissance viendra d'elle-même. À cela s'ajoutent l'intégrité, la transparence et l'honnêteté.»

- «On a des expertises reconnues mondialement dans 12 à 15 secteurs, comme ceux de l'aluminium, du zinc, de l'or, de l'énergie hydroélectrique et nucléaire, etc. Pour assurer notre croissance et notre développement, on veut en avoir de 20 à 25 dans cinq ans.»

- Les grands secteurs porteurs pour l'avenir de SNC-Lavalin sont le pétrole et le gaz, les mines et la métallurgie, l'énergie (hydro, thermique, nucléaire), les infrastructures (routes, ponts, environnement) et les industries (pharmaceutiques, etc.).»

- «Je n'ai jamais vu une demande aussi forte. Actuellement, nous devons gérer la croissance. Et pour y arriver, il faut avoir les bonnes personnes pour faire les projets. Il faut les attirer en leur montrant qu'on est un secteur de l'avenir. Ensuite, il faut les développer.»

- «Notre carnet de commandes est à 10 milliards de dollars. Pour nous, avec les renouvellements, ça couvre plusieurs années. Mais il ne faut pas penser qu'on a trop de travail. On est toujours à la recherche de contrats.»

- «C'est vrai qu'on est classé comme la plus importante firme d'ingénierie au monde par le magazine spécialisé Engineering News Report. C'est un beau succès reconnu par nos pairs. Mais j'essaie toujours d'atténuer cette affirmation, même si elle est acceptée par les autres bureaux. Disons qu'on serait parmi les 10 plus grandes firmes dans le monde si on mettait les activités d'ingénierie et de construction ensemble.»

- «SNC-Lavalin n'a pas d'actionnaire de contrôle mais, comme c'est une entreprise basée sur des hommes et des valeurs humaines, il ne pourrait pas y avoir d'offre hostile pour acheter la firme. Il faudrait que ce soit amical. Si c'était mieux pour les actionnaires que quelqu'un d'autre soit propriétaire, il faudrait qu'on accepte ça. Mais on essaierait de convaincre les actionnaires que ce n'est peut-être pas ce qui serait le mieux pour eux. À date, quelqu'un aurait de la misère à nous convaincre qu'on aurait plus de croissance en étant possédé par quelqu'un d'autre.»