Alcoa a accéléré ses discussions avec les autorités de la concurrence et dressé une liste des actifs qu'elle serait prête à vendre pour mettre la main sur Alcan, rapporte le Globe and Mail.

Alcoa a accéléré ses discussions avec les autorités de la concurrence et dressé une liste des actifs qu'elle serait prête à vendre pour mettre la main sur Alcan, rapporte le Globe and Mail.

La plupart des observateurs s'attendent à ce que l'entreprise québécoise rejette mardi l'offre d'achat hostile de 28,4 G$ US de sa rivale américaine.

Selon des sources du Globe, Alcan se justifiera notamment par le risque qu'une transaction soit bloquée en vertu des lois antitrust.

Alcoa discute donc depuis deux semaines avec les autorités canadiennes, américaines et européennes pour déjouer cet obstacle.

Des représentants du géant de l'aluminium étaient à Ottawa la semaine dernière, et y ont rencontré le Bureau de la concurrence ainsi qu'Investissement Canada, qui devra aussi approuver une éventuelle transaction.

À la fin de la semaine, Alcoa aurait complété une liste d'actifs candidats à la vente, et entendrait la présenter prochainement aux autorités.

Certaines activités d'Alcan dans le secteur automobile et aéronautique, en Europe et aux États-Unis, ont été ciblées.

Alcoa aurait aussi rencontré la Caisse de dépôt et placement du Québec pour tenter de gagner son soutien.

Si elle se réalise, la fusion d'Alcan et d'Alcoa créera un nouveau numéro un de l'aluminium, qui comptera pour 20 % de la production mondiale.

Alcoa dit qu'elle tenait des pourparlers sporadiques avec Alcan depuis près de deux ans lorsque la compagnie québécoise a décidé d'y mettre fin, en décembre.

L'un des principaux désaccords viendrait des délais prévisibles pour voir une fusion approuvée, les autorités de la concurrence ne badinant pas avec le secteur de l'aluminium.

Quand Alcan a acheté Pechiney en 2003, il a fallu près de 200 jours pour conclure la transaction.

En plus de principes antitrust, Alcan brandira vraisemblablement sa peformance boursière supérieure à celle d'Alcoa pour refuser l'offre de son concurrent. Des sources indiquent qu'elle déclarera aussi l'offre insuffisante.

Le marché spécule par ailleurs sur l'arrivée d'autres joueurs dans la bataille. Le géant australien de l'aluminium BHP Billiton, qui a approché Alcan l'an dernier, pourrait profiter de l'occasion pour revenir à la charge.