L'imprimeur Quebecor World (T.IQW) ferme une usine à Beauceville, supprimant ainsi 155 emplois, et d'autres annonces du même type pourraient suivre en 2007.

L'imprimeur Quebecor World [[|ticker sym='T.IQW'|]] ferme une usine à Beauceville, supprimant ainsi 155 emplois, et d'autres annonces du même type pourraient suivre en 2007.

L'entreprise renonce à son imprimerie L'Éclaireur, dont le volume d'impression sera transféré ailleurs au Québec, selon le porte-parole Tony Ross.

En novembre dernier, Quebecor World avait annoncé la disparition de deux usines d'impression de catalogues aux États-Unis, après plusieurs autres fermetures au sud de la frontière et en France.

À l'été 2004, elle avait signifié son intention d'investir 300 M$ US dans 22 nouvelles presses pour ses installations américaines. M. Ross assure que la fermeture annoncée lundi n'est pas liée à ce plan.

Mais des analystes croient que ces nouvelles presses viendront remplacer d'autres imprimeries existantes en 2007, et qu'on peut donc s'attendre à d'autres fermetures au cours de l'année.

«Je suis porté à croire qu'il y en aura, dit Eric Mencke, de la firme UBS Warburg. Ils sont en train de se réoutiller.»

Deux autres experts qui souhaitent garder l'anonymat prévoient aussi des fermetures.

En tenant compte de la disparition de l'usine de Beauceville, Quebecor World emploie 2000 personnes dans le secteur des magazines, catalogues, encarts publicitaires et annuaires dans sept installations au Québec.

La compagnie a bondi de près de 5 % en Bourse lundi, mais les analystes attribuent davantage ce mouvement à la volatilité du titre qu'à l'annonce de la fermeture. Quebecor World avait d'ailleurs régressé la semaine dernière.

«La performance de l'action est capricieuse, il y a un débat à savoir où s'en va l'entreprise», explique l'un de ces experts.

Pour Eric Mencke, le bond pourrait tenir à deux fusions récentes dans le monde de l'imprimerie: R. R. Donnelley and Sons, premier imprimeur nord-américain, vient d'acheter Von Hoffmann pour 412,5 M$; Cenvo et Cadmus ont aussi convenu d'unir leurs destinées.

L'analyste avance que dans ce contexte, Quebecor World a pu apparaître à des investisseurs comme un joueur potentiel dans un mouvement de consolidation.

«Ce n'est pas mon opinion», précise-t-il toutefois.

Le titre est instable à l'heure où des observateurs de l'industrie se demandent si la numérisation de l'information nuira à long terme au rendement général de Quebecor World.

Le segment des magazines et des catalogues souffre de cette numérisation, mais celui du marketing direct (publicité ciblée selon les consommateurs) connaît un essor.

«L'appétit pour l'imprimé décroît à cause d'Internet, mais une demande plus faible ne veut pas dire qu'il n'y aura aucune croissance pour l'industrie, opine Eric Mencke. La consolidation va aider et il pourrait y avoir de la pression sur les prix.»

Quebecor World, qui livre une contre-performance depuis plusieurs trimestres, a de son côté expliqué ses difficultés par une surcapacité sur son marché, entre autres. Ce problème pourrait être en en voie de se résorber.

Le taux d'utilisation de la capacité des imprimeries, qui a atteint un creux à 71 % en septembre 2003, dépasse aujourd'hui les 81 %.