Pour la quatrième année d'affilée, la majorité des caisses de retraite canadiennes auront réalisé en 2006 un rendement supérieur à 10 %.

Pour la quatrième année d'affilée, la majorité des caisses de retraite canadiennes auront réalisé en 2006 un rendement supérieur à 10 %.

Et pour la première fois en autant d'années, leur passif n'aura pas été alourdi par une baisse des taux d'intérêt sur les obligations à long terme qui servent de barème.

La pondération type du portefeuille d'une caisse de retraite canadienne est la suivante: 2 % en bons du Trésor, 43 % en obligations, 30 % en actions canadiennes et 25 % en actions étrangères. En prenant le rendement indiciel de chacune des catégories, on en arrive à un rendement de 11,9 %.

En 2005, le rendement médian avait aussi été de 11,9 % alors qu'en 2004 et 2003, il s'était élevé à 10,2 % et 13,9 % respectivement.

Comme il s'agit de médianes, cela signifie que la moitié des caisses de retraite ont mieux fait à chacune des années en cause.

"Un rendement de 11,9 % dépasse largement l'hypothèse actuarielle de 6,5 % souvent utilisée pour calculer le passif sur une base de capitalisation, note Jean Bergeron, directeur, gestion d'actif chez Morneau Sobeco. Les caisses de retraite qui auront surpondéré les actions face aux obligations devraient obtenir un rendement supérieur à celui du portefeuille de référence. "

L'indice Scotia Capitaux des obligations canadiennes a progressé de 4,06 % en 2006, ce qui est bien moins que les 20,18 % obtenus par l'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto.

Exprimés en dollars canadiens, le maître indice de New York S&P 500 et le Morgan Stanley Europe Asie Extrême-Orient ont aussi mieux fait que les obligations avec des poussées respectives de 15,74 % et 26,98 %, exprimées en dollars canadiens, selon les calculs de la firme Fiera Capital.

Les piètres rendements de 2001 et de 2002 avaient saigné l'actif des caisses de retraite qui s'est depuis revigoré. La crise de solvabilité que traverse la grande majorité des régimes au pays est due à la baisse prolongée des taux d'intérêt sur les obligations à long terme.

D'un niveau neutre pour le passif d'environ 6,5 %, les taux ont glissé pendant quatre ans pour se situer aux environs de 4,5 %, en 2005. Ils étaient grosso modo au même niveau le mois dernier.

«Le passif de solvabilité, qui augmente lorsque les taux d'intérêt diminuent et qui est la cause des déficits actuariels de la majorité des caisses de retraite, a évolué de façon plus normale en 2006, sans hausse additionnelle», note M. Bergeron.

Comme les rendements ont été fort bons et que les promoteurs continuent de verser des contributions d'équilibre pour rétablir la pleine solvabilité des régimes, on peut en conclure que la situation financière de la majorité des régimes s'est améliorée l'an dernier.

Environ 5,7 millions de travailleurs canadiens cotisent à un régime complémentaire de retraite, selon les données les plus récentes de Statistique Canada.

La plupart de ces régimes garantissent au futur retraité le montant de sa rente. On les qualifie de régimes à prestations déterminées (PD), par opposition à un régime à cotisations déterminées (CD).

Ce sont les régimes PD qui traversent une crise de solvabilité. Les régimes CD échappent à cette situation: la rente du futur retraité n'est pas garantie: elle sera établie en fonction de la valeur des contributions versées au moment de sa retraite.