Avec la rentrée scolaire réapparaissent les publicités de fondations de bourses d'études.

Avec la rentrée scolaire réapparaissent les publicités de fondations de bourses d'études.

Un bel outil pour préparer l'avenir de ses enfants, en profitant des subventions gouvernementales.

Mais les plans de bourses valent-ils mieux que les régimes enregistrés épargne études (REEE) individuels? Et comment les plans des fondations se comparent-ils entre eux? Les parents ont leurs devoirs à faire

Faites le test!

10 questions avant d'adhérer à un plan de bourse:

1- Qui offre des bourses d'études?

Les plans de bourses entrent dans la catégorie des REEE collectifs. Il existe six grandes fondations qui en offrent:

Fondation Universitas du Canada (www.universitas.qc.ca)

Fonds d'études pour les enfants (FÉE) (https://cefi.ca/fr)

Fonds d'éducation Héritage (www.heritageresp.com)

Régime d'épargne-études USC (www.usc.ca)

Plan fiduciaire canadien de bourses d'études, Consultants CST (www.cst.org)

Fonds d'épargne-études Global (https://globalfinancial.ca/fr)

2- Qui les distribue?

Les programmes de bourses sont distribués par des représentants qui vendent généralement les produits d'une seule fondation. Ils doivent obtenir une licence de courtage en plan de bourses d'études. Certains n'ont pas d'autre licence pour distribuer d'autres produits financiers, comme des fonds communs ou des actions.

C'est donc aux parents de faire le travail de comparaison eux-mêmes. Certains diront que ce n'est pas la peine, que de toute façon les programmes des fondations se ressemblent tous. Mais quand on décortique les prospectus, on s'aperçoit qu'il y a bien des subtilités

3- Quels sont vos moyens?

Quand on monte à bord d'un plan de bourse, il n'est pas avantageux de descendre en chemin. D'où l'importance de se fixer un objectif d'épargne réaliste.

Souvent, les jeunes couples font tout à l'envers, constate Esther Almela du Groupe Almela Savard, chez Services financiers Peak.

«Dès qu'ils ont des enfants, vite, ils pensent aux bourses d'études. C'est très émotif. Mais ils oublient l'assurance-vie. Ils n'ont pas fait de budget», dépeint-elle.

On leur vend l'idée qu'ils doivent investir 2500$ par année pour encaisser les subventions maximales. Autrement, ils laissent de l'argent sur la table. Il est vrai que les subventions des gouvernements valent leur pesant d'or (voir encadré). Mais encore faut-il en avoir les moyens.

4- Combien ça coûte?

Chaque parent est libre d'investir la somme qu'il veut, selon le calendrier de contributions qu'il désire. Certains contribuent dès la naissance de leur enfant, d'autres s'y mettent sur le tard. Il y en a qui investissent chaque mois, d'autres qui versent un montant annuel. Chacun y va selon ses moyens.

Mais au bout du compte, il faut que les bourses soient départagées de manière équitable entre tous les enfants qui arrivent aux études au cours d'une même année, en fonction des sommes injectées par leurs parents au fil des ans.

C'est pourquoi les régimes collectifs ramènent les contributions en unités. Par exemple, chez Universitas, la même unité coûtera 15,40$ par mois si on débute à l'âge de 2 ans, par rapport à 79,05$ par mois si l'enfant a 10 ans.

D'une fondation à l'autre, le coût d'une unité est plus ou moins élevé. Cela ne signifie pas qu'un régime coûte plus cher que l'autre. Le prix de l'unité, en tant quel tel, n'a aucune importance.

5- À combien s'élèvent les frais de souscription?

Les fondations ont des frais de souscription élevés que l'on perd si on se retire du programme avant la fin du contrat d'épargne.

Universitas se targue d'avoir les frais les plus bas de l'industrie. Prenons un parent qui ouvre un REEE lorsque son enfant a 2 ans, et qui y verse 50$ par mois, pendant 15 ans.

Ce parent paiera des frais de souscription de 489$ dans le programme Reeeflex et 647$ dans le programme classique de Universitas. Chez les autres fondations, ces frais varient de 787$ (Héritage) jusqu'à 1023$ (Global). Ils sont toujours perçus à même les contributions périodiques.

Si l'enfant fait des études, ces frais seront remboursés. Universitas les remet aux parents en même temps que leurs épargnes, soit lorsque leur enfant atteint l'âge des études post-secondaires. Les autres fondations retournent les frais de souscription en même temps que les trois ou quatre bourses.

6- Quelles sont les pénalités en cas de «décrochage»?

Par contre, les parents qui décrochent du programme avant la fin du contrat d'épargne, perdent les frais de souscription en entier, ce qui est très désavantageux.

Reprenons l'exemple précédent du parent qui verse 50$ par mois. Au bout de quatre ans, il aura épargné 2400$ et touché 720$ de subventions, pour un total de 3120$. Disons que le parent perd son emploi et qu'il doit mettre fin à son programme.

Il pourra transférer ses épargnes et les subventions gouvernementales dans un REEE individuel. Mais les intérêts accumulés resteront dans le REEE collectif, ainsi que les frais de souscription. Ainsi, il ne lui restera qu'environ 2600 à 2100$, selon la fondation.

7- Quel sera le boni pour les enfants studieux?

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Les frais de souscription et les intérêts laissés dans le régime collectif par les enfants qui ne font pas d'études servent à bonifier les bourses des enfants qui étudient.

Plus les règles d'attribution des Bourses sont strictes, plus il y a d'attrition à l'intérieur du programme et plus la bonification est attrayante.

Par exemple, dans le programme classique de Universitas, environ 70% des enfants récoltent des bourses. La firme a lancé un autre régime plus flexible (Reeeflex) à l'intérieur duquel environ 90% des enfants obtiennent des bourses. Mais en contrepartie, les bourses sont 25% moins élevées.

Les parents ont le choix. Mais ce n'est pas le cas partout. Plutôt que de lancer un plan plus souple, la plupart des fondations ont choisi d'assouplir leur plan existant, pour réagir à la concurrence des REEE individuels et familiaux devenus fort populaires à la fin des années 90.

Une exception: Le Fonds Global n'a pas d'attrition, souligne Mme Almela. Son programme se compare plutôt aux REEE individuels. Or, les parents qui recherchent un programme sans bonification, peuvent se tourner vers un REEE individuel qui ne leur imposera ni des frais de souscription élevés, ni un programme d'épargne strict.

8- Des placements, avec ou sans actions?

Les bourses versées dépendent aussi des rendements obtenus sur les épargnes et les subventions.

Les fondations investissent dans des titres à très faibles risques, principalement des obligations garanties par les gouvernements. Elles n'ont pas le choix: c'est la règle C-15. Seule Universitas y échappe, car elle n'est pas de charte fédérale.

Les épargnes versées sont néanmoins en sécurité dans des obligations. Les intérêts sur les épargnes, ainsi que les montants accordés en subvention sont investis surtout en actions, dans le but de rehausser le rendement.

On constate donc que le rendement net de Universitas a été supérieur à celui de Héritage par exemple. Universitas affichait un rendement de 6,4% par rapport à 4% pour Héritage, en 2006, et de 9% par an par rapport à 7,5% par an, sur cinq ans.

Cela dit, les rendements des fondations à charte fédérale sont dans le même peloton, puisqu'ils dépendent tous des taux d'intérêt sur les mêmes obligations.

9- Des rendements, avec ou sans frais?

Malgré tout, les rendements des régimes des fondations à charte fédérale ne sont pas si faciles à comparer entre eux. Certaines affichent des rendements bruts, d'autres des rendements nets, c'est-à-dire sans les frais de gestion et d'administration annuels.

Ces frais varient d'environ 1% à 1,5%, soit un peu moins que la moyenne des fonds communs de placement qui investissent en obligations canadiennes (1,75%).

En outre, les fondations ne terminent pas toutes leur exercice financier à la même date. Cela fait en sorte que les rendements annuels qu'elles présentent ne couvrent pas exactement les mêmes périodes, faussant ainsi les comparaisons.

10- Les bourses, combien et pour qui?

Quand l'enfant termine ses études secondaires, la fondation demande aux parents quels sont ses projets d'études post-secondaires.

Prenons le plan Héritage, par exemple. Si l'enfant envisage un programme court (un an seulement) il n'est pas admissible aux bourses. Il peut alors transférer ses épargnes et ses sommes de subvention, sans les intérêts, dans un REEE individuel où il pourra puiser à son gré.

Si l'enfant a l'intention d'aller à l'université ou de faire une technique au cégep, il pourra toucher des bourses. La première année, la fondation remettra aux parents les épargnes accumulées. Les années subséquentes, la fondation versera des bourses: Héritage en verse jusqu'à trois. D'autres fondations en versent quatre.

Mais attention: «Certaines fondations sont plus restrictives sur le type de formation acceptée», avertit Mme Almela. Dans certains cas, le diplôme d'études professionnelles au cégep ne permet pas d'obtenir les bourses.