On vit de plus en plus vieux et le coût des soins de santé augmente plus vite que les salaires et l'inflation.

On vit de plus en plus vieux et le coût des soins de santé augmente plus vite que les salaires et l'inflation.

En conséquence, la plupart d'entre nous doivent envisager sérieusement la possibilité de manquer d'argent une fois à la retraite.

Ce risque est bien réel, estime Donald Stewart, chef de la direction de la Financière Sun Life, qui était l'invité du Cercle canadien de Montréal lundi.

Les baby-boomers, qui commencent à dépenser l'argent mis de côté pour la retraite, «ne savent pas comment évaluer et gérer le risque de voir leur actif s'épuiser de leur vivant», a-t-il souligné.

L'augmentation spectaculaire de l'espérance de vie est la principale cause de cette incertitude. Depuis 160 ans, les statistiques indiquent que l'espérance de vie des femmes s'est accrue de trois mois par année, année après année, soit de 40 ans au total.

«Ce n'est pas un stratagème de marketing mis en oeuvre par les établissements financiers pour vendre plus de comptes de placement», a fait remarquer Donald Stewart.

Plus de 90 ans

Et l'espérance de vie continue d'augmenter, malgré les prévisions contraires des spécialistes et l'augmentation des facteurs de risques que sont entre autres la pollution et l'obésité.

«Dans un avenir pas trop lointain, on ne se retournera plus sur le passage de nonagénaires qui font du jogging», prédit l'assureur.

Les planificateurs financiers fixent souvent l'âge cible de leurs clients à 90 ans pour calculer combien d'argent ils auront besoin à la retraite. Même si le ralentissement des activités est une certitude à cet âge, ça ne signifie pas nécessairement que nous dépenserons moins une fois rendus là, dit Donald Stewart.

Plus de dépenses en santé

Au contraire, nous risquons de dépenser beaucoup plus en soins de santé, dont le coût augmente de façon vertigineuse, avec de moins en moins de soutien de l'État.

«L'État et les employeurs tentent de gérer ces coûts, et font porter une plus grande part du fardeau aux particuliers.»

En même temps, les particuliers ont hérité de la responsabilité de prévoir eux-mêmes leurs revenus à la retraite.

Les entreprises abandonnent les régimes de retraite à prestations déterminées, qui assurent un revenu fixe pendant la vie entière d'un pensionné, pour les remplacer par des régimes moins avantageux. C'est ce qu'ont fait, entre autres, BCE, Air Canada et Quebecor.

Selon le chef de la direction de la Sun Life, au moins la moitié des Canadiens sont aujourd'hui dans l'obligation de prévoir eux-mêmes leurs besoins pour la retraite et leur nombre ira croissant.

Et les deux tiers des retraités sous-estiment leur longévité d'au moins cinq ans, indique une étude réalisée par la Société des actuaires en 2005.

Les assureurs peuvent faire leur part pour aider les futurs retraités à planifier leurs besoins, estime Donald Stewart, mais les planificateurs financiers ont aussi un grand rôle à jouer. Ils doivent prévoir plusieurs scénarios pour un client donné, et associer à chaque scénario les solutions appropriés.

Ces solutions existent, selon lui, mais il faut d'abord que les futurs retraités prennent conscience de la possibilité de manquer d'argent.