L'homme d'affaires Gino Ouellet, président du groupe Bois BSL, à Mont-Joli, se défend d'avoir voulu se cacher lors de la publication d'une demi-page de publicité dans l'édition du 6 octobre du Soleil, signalant que l'abolition de l'aide fiscale allait sonner le glas des régions ressources.

L'homme d'affaires Gino Ouellet, président du groupe Bois BSL, à Mont-Joli, se défend d'avoir voulu se cacher lors de la publication d'une demi-page de publicité dans l'édition du 6 octobre du Soleil, signalant que l'abolition de l'aide fiscale allait sonner le glas des régions ressources.

L'identité de l'annonceur n'était mentionnée nulle part.

«Je ne voulais pas que le groupe Bois BSL soit identifié sans avoir le son de cloche des 160 entreprises du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles pour faire partie d'une coalition. La mobilisation des entrepreneurs des régions ressources est en cours. Comme il fallait réagir rapidement aux prétentions de la coalition, j'estimais important de présenter les réalités de nos régions. Je voulais aussi informer les régions centrales ce que sont les régions ressources qui sont mal connues», a expliqué lundi l'industriel qui veut lancer une campagne afin de défendre les avantages fiscaux consentis aux entreprises manufacturières de régions défavorisées.

Cette coalition des régions ressources ferait contrepoids à celle des régions centrales «pour l'entraide économique équitable».

«Dans la région Bas-Saint-Laurent-Gaspésie, il y a 160 entreprises admissibles aux diverses mesures et ces entreprises sont loin de vivre au crochet de l'État comme plusieurs se plaisent à le prétendre régulièrement. Ces insultes nous motivent à nous mobiliser de plus en plus.»

L'industriel, qui a déjà rencontré le premier ministre Jean Charest à Matane en juillet, considère que «le programme est à repenser, mais en conservant une aide décroissante jusqu'à un point central au Québec. Il doit y avoir encore un crédit d'impôt sur la masse salariale et un autre sur l'investissement».

Appelé à se pencher sur ce sujet, le Groupe de travail sur les aides fiscales aux régions ressources et à la nouvelle économie mis en place par Québec a terminé sa tournée de consultation vendredi.

«Lobby secret»

La coalition des régions centrales avait demandé à la ministre des Affaires municipales et des Régions, Mme Nathalie Normandeau, une enquête qui a été rejetée sur l'identité du «lobby secret» qui avait payé cette annonce dans le quotidien.

Le député de Matane, Pascal Bérubé, est solidaire de la démarche entreprise par l'homme d'affaires mont-jolien.

«La stratégie employée appartient à l'entreprise, mais je salue sa volonté de combattre la coalition des régions centrales. Nous faisons bloc au Bas-Saint-Laurent pour le maintien de l'aide fiscale des régions ressources.»

L'ex-députée libérale de Matane Nancy Charest, consultante pour Bois BSL dans le dossier de l'aide fiscale aux régions ressources, souligne qu'elle a préparé jusqu'ici des documents pour son client, sans intervention directe auprès de personnes qui ont des charges publiques.

«Quand je ferai ces interventions, tout dépendant de la stratégie qu'on adoptera, je m'enregistrerai auprès du registre du commissaire au lobbying», a-t-elle répondu au Soleil lorsqu'interrogée sur à sujet.

Un lobbyiste, selon la Loi sur la transparence et l'éthique en matière de lobbyisme, est défini comme étant une personne ou une organisation qui «communique oralement ou par écrit avec un titulaire d'une charge publique oeuvrant au sein d'une institution parlementaire, gouvernementale ou municipale en vue d'influencer sa prise de décision».