Les ventes de livres vont mal chez Renaud-Bray, mais la chaîne de 26 librairies nie devoir faire de mises à pied pour corriger le tir. Les CD et les articles cadeaux sauvent la mise.

Les ventes de livres vont mal chez Renaud-Bray, mais la chaîne de 26 librairies nie devoir faire de mises à pied pour corriger le tir. Les CD et les articles cadeaux sauvent la mise.

«Les ventes de livres sont une catastrophe» cette saison, confirme en entrevue le président, Pierre Renaud, à La Presse Affaires.

«Il n'y a pas de best-sellers à vendre. Des éditeurs et libraires se plaignent. Les écrivains n'ont rien publié d'alléchant pour les Fêtes. En France, c'est pareil. Les ventes du livre de Dominique Michel, c'est fini, et celui de Maman Dion n'a pas marché. Il n'y a pas de romans, ni de Harry Potter, pour faire venir les clients en magasin. C'est une période difficile», déplore Pierre Renaud.

Pourtant, «ce n'est pas catastrophique», selon le porte-parole de l'Association des libraires du Québec, Yvon Lachance. Les ventes de livres n'ont augmenté cependant que d'environ 1% en 2006, selon lui, soit moins que le taux d'inflation, mais sans provoquer des mises à pied.

Selon l'Observatoire du livre de l'Institut de la statistique du Québec, les ventes des libraires ont atteint 407,8 millions durant les 11 premiers mois de 2006, comparativement à 394,2 millions l'année précédente. Par contre, celles des grandes surfaces ont grimpé de 76,6 à 89,9 millions durant les 11 mois.

«Heureusement que Renaud-Bray ne vend pas que des livres. Les jeux, les jouets et les cadeaux, ça va mieux. Les CD et les DVD, c'est pas si mal», a ajouté Pierre Renaud.

Le président «ne pense pas» devoir réduire son personnel, mais admet qu'il va devoir «rationaliser» les horaires de travail.

Demain (vendredi), le président de l'unité du Syndicat des employés professionnels et de bureaux (SEPB) chez Renaud-Bray, Patrick Rondeau, craint l'annonce d'une perte de 400 heures de travail par semaine, dans une dizaine de succursales syndiquées, et de plusieurs postes d'employés permanents.

La directrice des ressources humaines, Diane Oster, préciserait ces pertes au cours de la rencontre de demain (vendredi).

«La collaboration du syndicat va dépendre de la coopération de Renaud-Bray», a déclaré Patrick Rondeau.

«Les communications sont difficiles, on l'a dit durant la grève-lock-out d'il y a un an. Le syndicat veut contribuer à rebâtir cette compagnie, mais la direction dit que ce n'est pas de nos affaires. Renaud-Bray accuse des pertes de trois à quatre millions, selon les rumeurs, c'est clair que la compagnie est en difficulté. La direction a intérêt à avoir de bonnes raisons pour justifier ses mises à pied anticipées», selon Patrick Rondeau.

Renaud-Bray a tout de même réalisé des ventes de «22 millions en décembre 2006», sur un chiffre d'affaires prévu de plus de 110 millions d'ici le premier avril 2007.

Renaud-Bray n'accuse pas de déficit, selon Pierre Renaud, après avoir réalisé des profits de 2,5% sur les ventes de l'année précédente. «Il ne faut pas tirer de conclusion trop hâtive», a-t-il dit.

Pierre Renaud et le vice-président, Jacques Floirat, détiennent 51% des actions de Renaud-Bray, comparativement à 20% pour le Fonds FTQ et 20% pour Pierre L'Espérance.