La société de biotechnologie américaine ImClone a annoncé mardi la démission de son président David Kies, et d'un administrateur William Crouse alors que la presse américaine fait état de l'intérêt de Sanofi-Aventis pour une éventuelle acquisition.

La société de biotechnologie américaine ImClone a annoncé mardi la démission de son président David Kies, et d'un administrateur William Crouse alors que la presse américaine fait état de l'intérêt de Sanofi-Aventis pour une éventuelle acquisition.

Un communiqué d'Imclone mardi n'a toutefois apporté aucune indication sur les motifs de ces démissions qui prennent effet immédiatement.

Elles interviennent dans un contexte de lutte opposant l'équipe dirigeante d'ImClone à un autre administrateur et actionnaire minoritaire Carl Icahn, déçu des performances de l'entreprise qu'il juge sous-valorisée.

Les dirigeants d'ImClone accusent M. Icahn de chercher à prendre le contrôle du groupe et de s'être opposé à une tentative de reprise par un autre groupe pharmaceutique.

Selon le New York Times de mardi, ce candidat au rachat d'Imclone serait le groupe européen Sanofi-Aventis qui aurait offert 36 dollars par action pour en prendre le contrôle.

"J'estime qu'ImClone vaut plus de 36 dollars par action si l'entreprise est gérée par des individus compétents", avait toutefois affirmé M. Icahn dans un communiqué daté du 4 octobre.

La direction d'Imclone avait initialement rejeté en août cette offre avant d'accuser début octobre Carl Icahn de s'y être lui-même opposé.

"M. Icahn a omis de vous dire que lorsqu'un acquéreur potentiel a informé le groupe, il y a quelques semaines, qu'il était prêt à faire une offre à 36 dollars par action si M. Icahn était d'accord, ce dernier a refusé", avait notamment expliqué ImClone, dans une communication à la Commission des opération en Bourse américaine (SEC) le 3 octobre.

ImClone est déjà en relation avec Sanofi dans le cadre de la production de l'Erbitux, un médicament permettant de lutter contre le cancer colorectal, à la commercialisation duquel est également associé Bristol-Myers.

Selon le New York Times, l'intérêt de Sanofi pour ImClone suggère que le groupe envisage d'étendre sa présence sur le marché américain et pourrait s'intéresser à d'autres cibles, dont Bristol-Myers Squibb (BMS), actionnaire majoritaire d'ImClone.

BMS est fragilisé depuis le départ de son PDG, Peter Dolan, limogé par son conseil d'administration à la demande d'un contrôleur délégué par la justice fédérale, qui reprochait au groupe d'avoir enfreint un accord passé avec la justice concernant des pratiques comptables irrégulières.

Sanofi et BMS collaborent déjà sur l'anti-coagulant Plavix, l'un des médicaments les plus lucratifs de Sanofi (1,145 milliard d'euros de chiffre d'affaires au premier semestre 2006 sur un c.a. total de 14,116 milliards) qui génère aussi environ un quart du chiffre d'affaires de BMS.

ImClone avait fait la Une de l'actualité en 2002, à l'occasion d'une affaire de délit d'initié dans le cadre de laquelle la femme d'affaires américaine Martha Stewart avait été reconnue coupable d'obstruction à la Justice et condamnée à une peine de prison.

L'action Imclone gagnait 4,01% à 31,10 dollars mardi vers 15h00 GMT sur la Bourse électronique Nasdaq.

SANOFI-AVENTIS

BRISTOL MYERS SQUIBB

dd/jld/at