Si un verre de rosé ou de bière bien frappé étanche la soif par ces belles journées d'été, une baisse de prix des boissons alcoolisées a de quoi rafraîchir tout autant.

Si un verre de rosé ou de bière bien frappé étanche la soif par ces belles journées d'été, une baisse de prix des boissons alcoolisées a de quoi rafraîchir tout autant.

Surtout quand elle porte sur 820 produits offerts par la Société des alcools du Québec (SAQ). «La baisse moyenne des produits est de 3,7%», précise en entrevue Richard Genest, son vice-président et chef de la direction financière.

C'est bien moins que le repli moyen de 9% survenu en janvier 2006, mais la progression du dollar canadien face à l'euro est moindre aussi.

Comme l'avait expliqué le 9 juillet notre confrère Jacques Benoit, c'est une variation de plus de 3% du taux de change qui a entraîné la révision des prix pour les achats que le monopole effectue dans une monnaie autre que le dollar canadien.

Ainsi, la SAQ applique désormais un taux de change de 1,4273$ pour l'achat d'un euro alors qu'au printemps, c'est 1,5241$ qu'elle fixait comme taux de change.

L'écart de 6,3% étant plus grand que 3%, il s'ensuit un ajustement des prix à moins que le fournisseur ne majore son prix de vente.

Ainsi, les prix d'un grand nombre de vins français, italiens, espagnols et portugais sont devenus un peu plus buvables depuis hier (mercredi).

Des variations de change significatives s'appliquent aussi avec la livre sterling de même qu'avec les dollars américain, australien et néo-zélandais.

Les producteurs ou leurs agents peuvent profiter de ces occasions pour varier leurs marges ou repositionner leurs produits.

Voilà pourquoi le prix de quelques produits baisse davantage alors que d'autres augmentent modestement comme le bourgogne Louis Latour qui se vend 20 cents plus cher, à 17,90$.

Au chapitre des variations de prix, la palme revient sans contredit au Liano Umberto Cesari (1,5 litre) qui passe de 64$ à 60$, une baisse de 6,3%.

Depuis mercredi également, pas moins de 173 produits coûtent plus cher, la majeure partie étant achetés par lots plutôt que sur base d'approvisionnement continue, comme c'est le cas des best-sellers de chacune des catégories.

«Il peut s'écouler parfois plus d'une année entre l'achat de deux lots», explique M. Genest.

Pour ce type d'approvisionnements, les variations de prix sont beaucoup plus hétéroclites. On observe 165 baisses, mais 147 hausses, toutes aussi difficiles à expliquer les unes que les autres. Ainsi, la bouteille de scotch de prestige Lagavulin passe de 101$ à 95$ tandis que celle de Glengayne bondit de 51$ à 81$.

Les pleins aux as qui ont le moyen de s'offrir du montrachet grand cru ne payeront plus leur bouteille que 350$, une aubaine puisqu'elle se détaillait 402$ encore mardi.

Les amateurs du savoureux chianti Duca San Felice Riserva n'ont pas cette chance. Le prix de la bouteille passe de 17,95 à 20,55$.

Plusieurs vins américains, dont le prix avait déjà diminué en juin, sont encore moins chers depuis hier.

Ainsi, le cabernet sauvignon Liberty School, qui se détaillait 19,70$, fin janvier, se vendait 50 cents moins cher, fin juin.

Depuis mercredi, son prix s'élève à 18,75$. En mars 2003, alors que le dollar canadien achetait seulement 62,5 cents US, la même bouteille était vendue 24,35$.

La palme revient cependant au Cigare Volant du producteur excentrique Bonny Donn. Vendue 50$ en février 2004, la bouteille se détaille maintenant à 39,75$.

Tous les producteurs américains ne refilent pas au consommateur le gain du dollar canadien.

Ainsi, le cabernet sauvignon Turning Leaf de Gallo se détaillait 14,95$ en septembre. On le vend maintenant 10 cents de moins. C'est aussi une économie de 10 cents qu'on peut réaliser sur le fumé blanc Mondavi, cher à 26,75$.

Le prix des vins américains baisseront-ils encore puisque le huard vole toujours plus haut? C'est possible, mais au taux de 1,06 qu'applique présentement la SAQ, il faudra qu'il se rapproche davantage de la parité.