Les spécialistes proposent couramment de contracter un emprunt pour faire une cotisation REER qui sera remboursé en partie dès réception du remboursement d'impôts. Le prêt REER est en principe unve excellente dette parce qu'il permet de réaliser d'intéressantes économies d'impôts.

Les spécialistes proposent couramment de contracter un emprunt pour faire une cotisation REER qui sera remboursé en partie dès réception du remboursement d'impôts. Le prêt REER est en principe unve excellente dette parce qu'il permet de réaliser d'intéressantes économies d'impôts.

Éric Brassard pousse le principe plus loin: il n'y a pas d'urgence à rembourser le prêt REER en un an. On peut même trouver avantage et profit à l'étirer sur cinq ans.

"On peut ainsi déposer un plus gros montant dans le REER, avec de plus petites mensualités", indique-t-il. "Il se crée un effet de levier qui nous permet d'être à la fois en mode rattrapage et en mode épargne."

Nous avons fait l'exercice.

Mise en situation: nous sommes le 1er janvier, et notre budget nous permet de consacrer 345$ par mois au REER.

Les options

Première option: nous versons cette somme chaque mois dans notre REER sur une période de cinq ans. En supposant que le remboursement d'impôts y soit lui aussi versé au milieu de l'année, et que le REER maintienne un rendement de 7%, nous y aurons accumulé 35 700$ au terme de la cinquième année.

Deuxième option: nous consacrons plutôt ces 345$ par mois au remboursement, en l'espace d'un an, d'un emprunt REER de 4000$ à un taux de 6%. Cet emprunt est répété chaque année le 1er janvier. Cette fois, le retour d'impôts est calculé sur une cotisation de 4000$ dès le début. Ce départ sur les chapeaux de roues vaut, après cinq ans à ce régime, une épargne REER de 38 200$. C'est 2500$ de plus que dans la première option.

Poussons la logique au maximum, comme nous le suggère Éric Brassard. La même somme de 345$ par mois est consacrée cette fois au remboursement du prêt le plus élevé qui puisse être obtenu sur cinq ans, sous un taux d'intérêt de 6%.

Nous pouvons ainsi contracter un prêt REER de 17 800$, qui produira, quatre mois plus tard, un remboursement d'impôts de plus de 7000$, lui aussi versé dans le REER.

Chaque année, les remboursements d'impôts sont réinvestis dans le REER. Au terme des cinq ans, le REER contiendra 40 300$, soit encore 2100$ de plus que dans la seconde option.

Il faut bien sûr que le rendement du REER soit supérieur au taux d'intérêt du prêt. On doit tenir compte aussi de la variation du taux marginal d'imposition.

Mais nous avons l'exemple ici d'une dette éminemment positive, quand contractée dans les conditions appropriées.

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