Les entreprises canadiennes deviennent de plus en plus vertes et ne craignent pas de le dire haut et fort, que ce soit par un altruisme lié à une conscience écologique ou simplement pour des raisons économiques.

Les entreprises canadiennes deviennent de plus en plus vertes et ne craignent pas de le dire haut et fort, que ce soit par un altruisme lié à une conscience écologique ou simplement pour des raisons économiques.

Dans la dernière semaine seulement, une banque canadienne, une entreprise nationale de réparation d'automobiles et une firme de consultants ont dévoilé leurs nouvelles politiques environnementales.

Lors de l'assemblée annuelle de l'Association du transport aérien international, à Vancouver, les transporteurs aériens ont réfléchi à l'idée d'éliminer toutes les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050.

Le directeur général de l'Institut Pembina, Marlo Raynolds, a estimé que les entreprises répondaient ainsi aux demandes de leurs clients.

«C'est aussi une occasion d'affaires claire, parce que les compagnies qui ne se préparent pas correctement et qui ne s'occupent pas des questions environnementales seront probablement les perdantes à long terme», a-t-il ajouté.

La banque Toronto Dominion a affirmé la semaine derinière devenir la seule banque canadienne à avoir conçu une politique officielle pour calculer et réduire son impact environnemental.

Durant la même période, Jacques Whitford, une compagnie de consultants en sciences de l'environnement et en génie établie à Saint-Jean (N.-B.), a annoncé qu'elle préparait un plan pour neutraliser les émissions de gaz à effet de serre, notamment générées par le déplacement en avion de ses employés et par ses prototypes.

«C'est réellement devenu un enjeu primordial dans la façon dont nous voulons repositionner notre compagnie», a indiqué Marty Janowitz, un vice-président de l'entreprise.

Aux côtés du ministre fédéral de la santé, Tony Clement, et de représentants de l'Association pulmonaire du Canada et de Pollution Probe, le président de Maaco Systems Canada, Gary Dohring, avait annoncé que son entreprise de réparation d'automobiles qui compte 36 points de service au pays, réduirait ces émissions annuelles de gaz à effet de serre de 64%.

«Ca a du sens d'être vert en affaires et nous sommes très conscients qu'il faut que nous fassions notre part pour que cela change— non seulement pour l'environnement, mais aussi pour la santé», avait dit Dohring.

Certains observateurs du monde des affaires ne sont toutefois pas convaincus que ce mouvement vert restera à long terme. Ils rappellent le grand intérêt qu'avait suscité l'environnement à la fin des années 1980 s'était peu à peu estompé.

Ils citent en example Loblaws qui, dans les années 1980, avaient créé une ligne de produits verts. Elle compte environ 26 produits différents aujourd'hui comparativement à une centaine au milieu des années 1990.

Un consultant en environnement pour le groupe CIAL, Colin Isaacs, a estimé que des problèmes économiques pourraient amener même les entreprises les plus nobles à revoir leurs politiques environnementales.

«Je pense qu'il très possible que le niveau d'inquiétude reste supérieur à ce qu'il était il y a quatre ou cinq ans, mais il pourrait ne pas rester aussi élevé qu'actuellement», a-t-il dit.