L'économie française connaîtra encore en 2007 et 2008 une croissance robuste, de 2,3 et 2,1% respectivement mais s'installe durablement dans le déficit des comptes extérieurs, indiquent les prévisions d'automne de la Commission européenne publiées lundi.

L'économie française connaîtra encore en 2007 et 2008 une croissance robuste, de 2,3 et 2,1% respectivement mais s'installe durablement dans le déficit des comptes extérieurs, indiquent les prévisions d'automne de la Commission européenne publiées lundi.

Pour 2006, Bruxelles a réajusté le taux de croissance à 2,2%, contre 2,3% dans les prévisions intermédiaires de septembre.

Cette activité soutenue, combinée à une meilleure maîtrise de la dépense publique, permettra une réduction progressive du déficit budgétaire et des comptes sociaux, qui reviendrait à 2,2% du PIB en 2008, venant de 2,7% en 2006 et 2,6% en 2007. Le prognostic pour 2008 est avancé à politiques inchangées, en dépit des échéances électorales majeures du printemps prochain, précise la Commission.

Prenant en compte le projet de budget du gouvernement français pour 2007, la Commission salue notamment "la plus importante innovation" qui consiste à mettre en place "un plafond plus strict pour les dépenses de l'Etat", qui reculeraient de 1% en termes réels, après quatre années de croissance zéro.

Par contre, le rejet d'une règle équivalente par les collectivités locales laisse la porte ouverte à une poursuite de l'expansion rapide de leurs dépenses, avertit Bruxelles, qui redoute une envolée de leurs investissements avant les élections de 2008.

Néanmoins, la dette publique devrait poursuivre une lente décrue, revenant à 63,3% du PIB en 2008, après 63,9% en 2007 et 64,7% en 2006.

"La réduction de la dette (...) requiert des efforts substantiels mais semble à portée de main", estime la Commission.

La croissance réelle, que la Commission estime proche du potentiel de l'économie française, permettra, toujours à politiques inchangées, de faire revenir le taux de chômage à 8,7% en 2008, contre 9,3% en 2006 et 9% tout juste en 2007.

La consommation des ménages, dans un contexte de stabilisation du taux d'épargne, restera le principal moteur de la croissance en France, accompagnée par une accélération de l'investissement des entreprises, estime la Commission.

En dépit d'une reprise des exportations en volume, après des années de recul en part de marché, la France s'installe néanmoins dans le déficit des comptes courants, prévu à 2,1% du PIB en 2008, après 2,0% en 2007 et 2,1% en 2006.

La Commission prévoit une reprise graduelle de l'inflation sous-jacente, liée notamment à une hausse des coûts salariaux unitaires en 2007 et 2008, mais sans impact appréciable sur les prix à la consommation, en raison notamment de la concurrence exercée par les pays à bas coûts de production.

La hausse des prix à la consommation est ainsi prévue à 1,8% en 2007 et 1,9% en 2008, après 2% en 2006.

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