L'A380 débutera lundi, avec l'Asie pour principale destination, sa dernière campagne d'essais techniques en conditions commerciales, au cours de laquelle seront testées les capacités de l'avion géant à être accueilli dans les principaux aéroports du monde.

L'A380 débutera lundi, avec l'Asie pour principale destination, sa dernière campagne d'essais techniques en conditions commerciales, au cours de laquelle seront testées les capacités de l'avion géant à être accueilli dans les principaux aéroports du monde.

A l'issue de ces 17 jours d'essais en vol, avec escales dans sept aéroports asiatiques notamment et 150 heures de vol dans un environnement opérationnel normal, devrait débuter pour le plus grand avion du monde la procédure d'obtention de la certification.

Celle-ci est attendue à la mi-décembre par Airbus, qui a enregistré mardi sa première annulation de commande (10 avions cargo A380 par la société américaine Fedex) après l'annonce de retards dans la livraison de ces appareils. Des retards qui ont fait plonger le géant d'aéronautique et de défense européen EADS dans le rouge, avec une perte nette de 195 millions d'euros au troisième trimestre, contre un bénéfice de 279 millions un an plus tôt.

Une situation qui inquiète notamment le gouvernement français, dont le Premier ministre Dominique de Villepin prévoit de se rendre mardi à Toulouse (sud-ouest) pour "trouver les solutions" aux problèmes du constructeur aéronautique.

Lundi, l'avion, qui pourra accueillir de 555 passagers, en aménagement standard avec trois classes, à 840 dans sa version charter, décollera de Toulouse avec aux commandes des équipages d'Airbus ainsi que des pilotes des autorités de certification européenne (EASA - Agence européenne de la sécurité aérienne -) et américaine (FAA - Federal Aviation Administration).

Cette dernière campagne d'essais sera effectuée par l'avion portant le numéro de série MSN002 et propulsé par quatre réacteurs Trent 900 du Britannique Rolls Royce. Une autre motorisation, le GP7200 de l'Américain General Electric, est également proposée aux compagnies aériennes.

Lors de ces vols seront réalisés des essais relatifs à toutes les opérations aéronautiques normales, allant de la maintenance technique de l'appareil, à son approvisionnement en kérozène et à son entretien. Seront également analysées les différentes phases de débarquement et d'embarquement des passagers dans les plus grands aéroports du monde.

L'A380 atterrira tout d'abord à Singapour, siège de Singapore Airlines, qui a déjà commandé 1O avions de ce type. La compagnie, qui a indiqué mercredi qu'il n'y "a pas de changement à (ses) commandes d'appareils auprès d'Airbus", sera d'ailleurs la première à être livrée au second semestre 2007. Il se rendra dans la foulée à Séoul le 15 novembre.

Pour son deuxième vol, l'A380 atterrira à Hong Kong puis à l'aéroport de Tokyo-Narita (Japon) les 18 et 19 novembre. La Chine et les aéroports de Canton (22 novembre), Pékin et Shanghai (23 novembre) seront les étapes du troisième vol.

L'ultime vol de cette dernière campagne d'essais permettra à l'A380 de réaliser depuis Toulouse un tour du monde via les deux pôles par Johannesburg en Afrique du Sud (26 novembre), Sydney en Australie, puis Vancouver au Canada le 29 novembre avant un retour vers Toulouse.

Du 4 au 8 septembre, quatre vols avaient déjà permis à plusieurs centaines de salariés volontaires de l'avionneur européen de tester le confort et l'ergonomie de la cabine.

Cinq A380 (quatre motorisés par Rolls Royce, un par General Electric) participent actuellement au programme d'essai, totalisant 730 vols et 2.300 heures de vol dans toutes les conditions climatiques. L'A380 a fait jusqu'à présent l'objet de 149 commandes fermes (dont 15 en version cargo) et 17 intentions d'achat par 16 compagnies aériennes.

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