Tout indique que léconomie s'est remise à progresser en novembre après avoir fait marche arrière deux mois d'affilée.

Tout indique que léconomie s'est remise à progresser en novembre après avoir fait marche arrière deux mois d'affilée.

Cela a de quoi conforter la Banque du Canada dans sa décision annoncée mardi de reconduire à 4,25% son taux directeur, même si elle s'avoue un peu déroutée par les faibles gains de productivité des entreprises en 2006.

La valeur des livraisons manufacturières canadiennes a bondi de 2,3% d'octobre à novembre, soit plus du double de ce à quoi les experts s'attendaient. Les québécoises ont progressé de 2%.

Exprimées en volume pour gommer l'effet des variations de prix, les livraisons canadiennes ont progressé de 2% par rapport à octobre, révélait hier Statistique Canada.

L'agence soulignait aussi que la valeur des nouvelles commandes était à la hausse (3,9%) tout comme celle des commandes en carnets (2,3%).

«Il s'agit de la plus forte progression mensuelle depuis août 2005 soutenue par le regain du matériel de transport», note Éric Lascelles, stratège principal, marchés fixes chez TD Valeurs mobilières.

Cela dit, un mois ne fait pas une tendance. «Comme on s'attend généralement à une diminution de la production de véhicules automobiles, le bond de novembre, attribuable au lancement de nouveaux modèles, est temporaire», prévient Marc Pinsonneault, économiste principal à la Financière Banque Nationale.

En fait, les constructeurs automobiles ne sont pas au bout de leurs peines avec l'arrivée prochaine des modèles chinois sur le marché nord-américain.

«Les manufacturiers canadiens doivent continuer à investir en équipement, stimuler la recherche et développement et utiliser davantage les efficiences de la mondialisation pour améliorer leur productivité», renchérit Steve Chan, économiste chez Banque TD Groupe financier.

C'est pourtant ce qu'elles font déjà largement, si on juge par la progression des importations de machinerie et d'équipement, mais cela tarde à se traduire en gains de productivité.

«Une incertitude considérable entoure encore le taux d'accroissement tendanciel de la productivité, admet la Banque du Canada dans la Mise à jour du Rapport sur la politique monétaire, publiée hier. On ne sait pas au juste dans quelle mesure ce résultat est attribuable à des facteurs cycliques.»

Serait-ce que le temps nécessaire à la main-d'oeuvre pour développer les habiletés requises pour tirer partie d'équipement plus sophistiqué est plus long que les projections initiales de la Banque? Serait-ce que mesurer la productivité des industries de service se révèle plus difficile qu'elle le croyait? Bref, la Banque aura besoin de temps pour comprendre.

Elle reconnaît avoir surévalué les gains de productivité il y a un an, ce qui l'amène à conclure aujourd'hui que l'économie fonctionnait cet automne «à un niveau équivalent ou tout juste supérieur à sa capacité de production».

Il continuera d'en être ainsi tout au long de 2007 dans un contexte d'inflation maîtrisée.