Les Québécois qui déambuleront dans les rues de New York pourraient bientôt tomber sur des boutiques et des marques… d’ici. Aidés par la Caisse de dépôt, des détaillants québécois se lancent à la conquête de la Grosse Pomme et même des États-Unis. Ces entreprises s’appellent Maguire, Perlimpinpin, fdmt, Luminaires Authentik, et elles sont toutes dirigées par des femmes.

Maguire

  • Secteur d’activité : chaussures et accessoires
  • Objectif aux États-Unis : ouvrir un deuxième magasin, à Brooklyn
  • Siège social : Montréal
  • Nombre d’employés : 24

L’entreprise montréalaise spécialisée dans les chaussures et les accessoires a déjà un pied dans la Grosse Pomme avec une boutique ayant pignon sur rue dans le quartier branché de Nolita. Or, voilà qu’une mission organisée par la Caisse de dépôt et placement dans le cadre de son initiative Cheffes de file a donné un second élan à Maguire, confirme sa cofondatrice Myriam Belzile-Maguire.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Romy et Myriam Belzile-Maguire

« On cherche à ouvrir une deuxième boutique à Williamsburg [Brooklyn], affirme celle qui dirige les destinées de l’entreprise avec sa sœur Romy. Des gens nous ont fait faire le tour du quartier. On a pu connaître le chiffre d’affaires des détaillants, le prix des loyers. Les gens qu’on a rencontrés nous ont suggéré des rues dont je n’avais jamais entendu parler. »

« Même si on a déjà une boutique à New York, ce n’est pas gagné, souligne-t-elle. On est comme une goutte d’eau dans l’océan. Prendre contact avec des gens sur le terrain à New York, ça aide. »

À quand la prochaine ouverture ? Dès que le local idéal sera trouvé. Mme Belzile-Maguire dit attendre la bonne occasion.

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Les chaussures de Maguire sortent de l’usine et arrivent directement dans les magasins du même nom. Il n’y a aucun intermédiaire.

Les chaussures de Maguire, entreprise fondée en 2017, ne s’arrêteront toutefois pas là.

Ce qu’on cherche à faire, c’est ouvrir une boutique dans chaque grande ville américaine.

Myriam Belzile-Maguire, cofondatrice de Maguire

La femme d’affaires a d’ailleurs fait un saut en janvier à Los Angeles pour explorer le terrain. « Je joue sur plusieurs tableaux. » Aux États-Unis, la ville figure parmi celles où le détaillant enregistre le plus de ventes en ligne avec New York, Seattle et San Francisco.

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Une mission organisée par la Caisse de dépôt dans le cadre de son initiative Cheffes de file a donné un second élan à l’entreprise de chaussures et d’accessoires Maguire.

Le secret de son succès ? « Nous sommes les seules à offrir cette qualité-là à ce prix-là. On a un modèle d’affaires qui fait en sorte qu’il y a une liaison directe avec le consommateur. Je peux produire des chaussures en Italie et les vendre autour de 200 $. » Les chaussures de Maguire sortent de l’usine et arrivent directement dans les magasins du même nom. Il n’y a aucun intermédiaire.

Et si certains pouvaient penser que le fait d’être québécoise ajoute une touche d’exotisme à l’entreprise en terre américaine, un autre attribut plaît davantage : celui de s’afficher comme « une entreprise détenue par des femmes », lance fièrement la principale intéressée.

fdmt

  • Secteur d’activité : matériel éducatif et outils sensoriels pour les enfants à besoins particuliers
  • Objectif aux États-Unis : vendre ses produits sur les tablettes des détaillants
  • Siège social : Longueuil
  • Nombre d’employés : 26

Peu de temps avant de partir, Karine Gagner a songé à annuler son voyage à New York. Son emploi du temps était surchargé. La présidente-directrice générale de fdmt, une entreprise de Longueuil qui se spécialise dans les outils éducatifs spécialisés comme des « peluches lourdes » pour aider les enfants qui ont des besoins particuliers, a finalement décidé de boucler sa valise. De son propre aveu, elle n’avait aucune attente.

PHOTO FOURNIE PAR FDMT

Karine Gagner, présidente-directrice générale de fdmt

« [Avant de partir], les gens de mon équipe m’ont dit qu’ils espéraient que je ne perde pas mon temps... »

Elle leur a finalement envoyé de nombreux messages textes de là-bas indiquant qu’elle était loin de perdre son temps. Au contraire, cette mission lui a permis d’accélérer certaines choses, raconte la femme d’affaires, débordante d’enthousiasme.

À peine quelques jours après son retour, Karine Gagner, qui a fondé l’entreprise avec son père il y a 20 ans, a déjà pris des décisions qui la rapprochent un peu plus de l’arrivée des peluches, connues sous le nom de Manimo, sur les tablettes des détaillants américains.

Pour la petite histoire, les outils sensoriels de fdmt ont d’abord fait leur entrée au Québec dans le système scolaire. Depuis la pandémie, on les trouve également dans les pharmacies, les librairies et les boutiques de jeux, pour un total de 600 points de vente. Mme Gagner souhaite emprunter le même chemin aux États-Unis. Ses produits sont déjà distribués dans les écoles américaines.

Ce qu’elle a retenu de ses différentes discussions la semaine dernière : « Il faut que ton nom, que ta marque soient bien connues avant d’être capables d’entrer chez le détaillant. » Résultat : elle se lancera dans la création d’un site web américain et... d’un compte TikTok.

PHOTO FOURNIE PAR FDMT

Une peluche Manimo, de fdmt

« Nous n’étions pas sur TikTok. Nous serons sur TikTok. Les choses vont vite ! Nous avons embauché une stagiaire qui s’occupe de notre compte TikTok cinq heures par semaine. » La première publication de l’entreprise apparaîtra d’ici quelques jours. « Je ne suis pas de la génération TikTok. Je me suis dit : “Ah non, pas encore une patente qu’il faut que je gère” », lance Karine Gagner en riant. Mais elle s’est aperçue que les grandes marques utilisaient ce canal. « C’est une belle façon d’augmenter notre notoriété. »

Mme Gagner croit que la version américaine de son site web sera prête au début de 2025 et elle espère trouver une place sur les tablettes des détaillants américains d’ici 2026.

Perlimpinpin

  • Secteur d’activité : vêtements et accessoires pour enfants
  • Objectif aux États-Unis : vendre ses produits chez les détaillants et, éventuellement, avoir une boutique
  • Siège social : Québec
  • Nombre d’employés : 15

De retour au pays, Danielle Déry, fondatrice de Perlimpinpin, connue pour les petits sacs de nuit dans lesquels on peut border les bébés, est formelle : la mission à New York lui a permis de « raffiner » son plan de développement aux États-Unis.

PHOTO FOURNIE PAR PERLIMPINPIN

Danielle Déry, fondatrice de Perlimpinpin

Celle qui s’est rendue en sol américain avec la relève de l’entreprise a récemment mis en ligne son site web destiné aux consommateurs américains et ses produits figurent également sur Amazon US. « On est déjà implantés aux États-Unis. On veut voir ce qui peut apporter de l’eau au moulin pour le marché américain. »

Il ne faut pas se le cacher, arriver aux États-Unis, c’est comme repartir à zéro. On est comme une start-up, même si on a acquis une crédibilité au Canada. Et il y a de la concurrence, c’est certain. Sur Amazon, des sacs de nuit à trois pour 30 $, tu en as.

Danielle Déry, fondatrice de Perlimpinpin

PHOTO FOURNIE PAR PERLIMPINPIN

Perlimpinpin se spécialise dans les vêtements et accessoires pour enfants.

« Nos sacs de nuit sont les plus sécuritaires au Canada, ajoute-t-elle. Il faut le dire aux Américains. On est prêts à entrer sur le marché parce qu’on est sûrs de qui on est. Mais il faut y aller par étapes. On a beau être en magasin, si le consommateur ne nous connaît pas, il n’achètera pas notre produit. »

PHOTO FOURNIE PAR PERLIMPINPIN

Perlimpinpin se spécialise dans les vêtements et accessoires pour enfants.

Pour arriver à ses fins, Mme Déry vient tout juste de retenir les services d’une firme de relations publiques pour faire la promotion de ses sacs de nuit, pyjamas et serviettes de bain à capuchon aux États-Unis.

L’idée serait ensuite de créer une boutique éphémère avant de peut-être espérer avoir un magasin physique.

Luminaire Authentik

  • Secteur d’activité : vente de luminaires sur mesure
  • Objectif aux États-Unis : ouverture d’une boutique à Brooklyn
  • Siège social : Cowansville
  • Nombre d’employés : 38

« Ça ne pouvait pas être un meilleur timing », lance Maude Rondeau, fondatrice de Luminaire Authentik, à propos de la tournée new-yorkaise.

  • Produits de Luminaire Authentik

    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

    Produits de Luminaire Authentik

  • Produits de Luminaire Authentik

    PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

    Produits de Luminaire Authentik

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La fondatrice de l’entreprise qui fabrique notamment des plafonniers, des lampes extérieures et suspendues a l’ambition d’installer ses pénates à Brooklyn en 2025.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Maude Rondeau, fondatrice de Luminaire Authentik

[La mission] à New York nous a aidés à élaborer des stratégies pour nous positionner. On va commencer par faire une boutique éphémère à l’automne avec d’autres entreprises québécoises à Brooklyn. L’intention, c’est d’ouvrir une boutique pignon sur rue à Brooklyn en 2025.

Maude Rondeau, fondatrice de Luminaire Authentik

Mme Rondeau, dont l’entreprise a été fondée en 2015, a ensuite l’intention de s’attaquer au nord-est des États-Unis. Au pays, elle compte des boutiques à Montréal, Toronto et Québec. Son siège social et son atelier sont situés à Cowansville.