L’action de Lululemon Athletica a chuté d’environ 15 % vendredi après-midi, alors que les marchés ont réagi aux résultats financiers de l’entreprise publiés la veille.

Jeudi, l’entreprise de vêtements dont le siège social se trouve à Vancouver a annoncé avoir généré un bénéfice de 669,5 millions US lors de son quatrième trimestre, comparativement à 119,8 millions US pour la même période un an plus tôt.

Cependant, l’entreprise estime que son chiffre d’affaires pour l’exercice 2024 se situera entre 10,70 et 10,80 milliards US. Les analystes s’attendaient en moyenne à 10,90 milliards US, selon la société de données sur les marchés financiers Refinitiv.

Ces prévisions ont été publiées alors que le directeur général de Lululemon, Calvin McDonald, déplorait la faiblesse du marché américain.

« Comme d’autres acteurs de notre secteur vous l’ont dit, il y a eu un changement dans le comportement des consommateurs américains ces derniers temps, et nous traversons un début d’année plus lent sur ce marché », a-t-il avoué aux analystes lors d’une conférence téléphonique tenue jeudi.

Le détaillant a également remarqué une augmentation du nombre de consommateurs plus jeunes, qui nécessitent des tailles plus petites et convoitent un plus grand choix de couleurs qui n’étaient pas toujours disponibles dans les boutiques.

« Pour les tailles de zéro à quatre, nous sommes un peu à la traîne. Pour ce qui est de la couleur, ça a bien fonctionné où nous en avions, mais honnêtement, nous n’en avions tout simplement pas assez », a reconnu M. McDonald.

John Kernan, analyste chez TD Cowen, soupçonne aussi que la concurrence fait en sorte que Lululemon œuvre dans un contexte « plus difficile que jamais ».

« La diminution de la demande observée (par Lululemon) aux États-Unis pourrait en partie être attribuable à l’arrivée de nouveaux joueurs sur le marché, comme Alo et Vuori », a-t-il avancé dans une note aux investisseurs.

Alo, une entreprise américaine de vêtements de yoga et d’autres vêtements de sport, s’est récemment imposée de manière plus féroce sur le marché canadien. Vuori, une autre entreprise américaine, fabrique également des vêtements adaptés aux loisirs. Selon les rumeurs, elle pourrait être tentée d’entrer en bourse cette année.

M. McDonald a toutefois soutenu que la performance de Lululemon a été solide, même dans un contexte de concurrence accrue.

L’entreprise s’est concentrée sur l’innovation, avec des coupes et des tissus variés, et a ajouté des vêtements et des chaussures pour hommes à son éventail de produits. Elle vise à offrir des produits pour les clients de tous âges.

« Une fille, sa mère et sa grand-mère peuvent magasiner chez nous et se recommander nos différents produits entre elles », a-t-il souligné.

« Quand je regarde la liste de nos concurrents, je ne vois personne qui se compare à cette offre-là », a-t-il soutenu.

De la place pour l’expansion

Cette année, Lululemon prévoit d’ajouter de 35 à 40 nouveaux magasins nets exploités par l’entreprise, dont plusieurs seront situés dans des marchés en dehors de l’Amérique du Nord.

« La notoriété de notre marque reste faible sur la plupart des marchés, ce qui représente pour nous une occasion importante d’attirer de nouveaux clients », a mentionné M. McDonald.

Lorraine Hutchinson, analyste chez BofA Global Research, est d’avis que les problèmes rencontrés par Lululemon aux États-Unis seront bientôt résolus par ses efforts d’expansion et ses progrès dans son offre de produits.

Au début du mois de février, l’entreprise a lancé sa première collection de chaussures pour hommes, qui a été bien accueillie en Amérique du Nord et en Chine. Ses nouveaux produits de golf devraient également stimuler les ventes, a-t-elle noté.

Les femmes verront par ailleurs de nouveaux tissus être utilisés dans les vêtements de yoga et d’entraînement, tandis que de nouvelles silhouettes apparaîtront dans la ligne Align de l’entreprise.

« Lululemon se démarque grâce à une offre variée de tissus, de catégories et de styles innovants », a rappelé Mme Hutchinson dans une note destinée aux investisseurs.