Tous les vendredis, une personne du milieu des affaires se dévoile dans notre section. Cette semaine, Lili Fortin, présidente de Tristan, répond à nos questions.

Quelles sont votre meilleure et votre pire habitude ?

Les deux sont un peu reliées. J’ai tendance à bien remplir mes horaires, il n’y a pas beaucoup de temps morts dans mes journées, dans mes semaines, donc ça, c’est merveilleux… Mais j’arrive souvent en retard. Il me manque souvent cinq ou dix minutes. Mes cinq petites minutes de retard sont pas mal connues de tout le monde (rires). J’y travaille.

Combien de temps prenez-vous pour dîner au travail ? Lunch ou resto ?

J’essaie d’aller au gym le midi. À 13 h, je suis de retour au bureau. Je prends une bouchée pendant une vingtaine de minutes et on recommence. Je préfère ça plutôt que de manger longtemps. C’est très rare que j’aille au resto le midi, par manque de temps. Et je n’aime pas parler d’affaires au restaurant. J’ai déjà vécu l’expérience d’être au resto et il y avait une réunion d’affaires à côté de moi. J’ai tout entendu et c’étaient des concurrents à nous. Rien de très grave, mais je trouvais que ce n’était pas assez confidentiel. Donc, je me suis dit que les rencontres d’affaires doivent se faire au bureau, dans une pièce fermée.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Lili Fortin, présidente de Tristan

Votre meilleur investissement ?

Pendant la pandémie, on savait qu’il y avait des besoins immenses pour des jaquettes d’hôpital. On a décidé d’en acheter avant même d’avoir un bon de commande du gouvernement. On a passé nos dernières liquidités là-dedans. C’était un risque énorme. La journée où les chemises d’hôpital sont arrivées, les gens du gouvernement ne nous croyaient pas qu’elles étaient dans l’entrepôt. Ils sont venus les chercher le jour même. Ça nous a donné de la crédibilité et ensuite on a pu avoir d’autres contrats dans le domaine médical et ça nous a aidés à nous sortir de la pandémie.

Quel conseil êtes-vous heureuse d’avoir ignoré ?

Les gens me disaient un peu indirectement que je ne pourrais pas être femme d’affaires avec des responsabilités importantes et être maman en même temps. Je pense que ce n’était pas méchant. Avec du recul, je me rends compte que les gens voulaient un peu me protéger parce que c’est beaucoup de travail… mais on est capables.

Que faites-vous quand vous avez besoin de trouver une idée ?

Je sors du bureau, je vais dans un magasin, je vais parler aux équipes de vente, avec nos clients. Il faut vraiment que je sorte du bureau, du quotidien, des opérations.

Et si c’est pour une activité plus créative comme une inspiration de gâteau pour une fête d’enfants, je vais sur les réseaux sociaux : Pinterest, Instagram.

Comment vous débranchez-vous ?

En partageant des moments avec mes enfants, mon conjoint ou en essayant de m’entraîner. J’aime les séances d’entraînement assez intenses, donc je n’ai pas le temps de penser à grand-chose. Ça me permet de me débrancher et de refaire le plein.

Y a-t-il un moment où votre carrière a basculé ?

C’est sûr que la pandémie a été particulièrement bouleversante. En plus, j’étais enceinte. Du jour au lendemain, plus aucune règle ne tenait, aucun acquis n’a été conservé. Tout se bousculait en même temps : la carrière et la vie personnelle. Mais dans les deux cas, ça m’a rendue plus forte.

Que traînez-vous toujours dans vos poches/votre sac ?

Je suis une femme d’affaires et aussi une maman, donc j’ai toujours des collations. Et parfois, quand je sors sur la route avec des collègues, on fait des tournées de magasins, on n’a pas le temps d’arrêter de manger et là je dis : ah ! j’ai des collations !

Vous imposez-vous un « code vestimentaire » au travail ?

Je n’ai pas besoin de me l’imposer, j’en ressens le besoin. Récemment, je portais un veston bleu de la nouvelle collection parce que je ne savais plus quoi mettre. J’avais besoin d’une nouvelle pièce, d’une nouvelle couleur, ça donne un regain d’énergie instantané.

Qui est Lili Fortin ?

Âgée de 42 ans, Lili Fortin est née à Montréal et a ensuite grandi à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, dans le Haut-Richelieu, au sein d’une famille de trois enfants.

Elle est titulaire d’un baccalauréat en commerce international avec une mineure en économie à l’Université Concordia.

Après avoir travaillé quelques années aux États-Unis, Mme Fortin est retournée sur les bancs d’école en 2008.

Elle a alors entrepris un MBA à l’Institut européen d’administration des affaires, lui permettant d’étudier six mois en France et six mois à Singapour.

Loin de l’entreprise familiale, elle a ensuite pris la décision de travailler un an à Hong Kong.

C’est en 2017 que Lili Fortin a pris la présidence de Tristan, qui compte aujourd’hui 30 magasins de vêtements pour hommes et femmes.