Vous avez réagi en grand nombre à notre appel à tous sur la pertinence pour vous des étoiles du Guide Michelin. Les opinions sont partagées et nuancées sur ce qui vous motive ou non avant de choisir une bonne table gastronomique. En voici un aperçu.

Lisez « Québec rêve au guide Michelin »

Des étoiles Michelin à Québec ? Pourquoi pas ?

Je me posais justement la question : pourquoi Québec et Montréal ne sont-ils pas dans le guide Michelin ? Après la lecture de votre article, je pense que oui, les villes devraient payer pour que le guide vienne ici. Cependant, je n’ai pas les moyens d’aller dans un restaurant qui aurait 3 étoiles, mais le guide Michelin, ce n’est pas que des restos étoilés. Sur l’application mobile, on peut trier les résultats avec la catégorie « Bib Gourmand ». Ce sont des restos accessibles pour tous les portefeuilles qui valent le détour. Pour notre prochain voyage à New York avec les enfants, je vais utiliser cette liste qui comprend une centaine d’adresses avec 1 ou 2 signes de dollar.

J’habite Québec et si Montréal faisait partie du guide, l’application pourrait me servir à découvrir facilement des restos sympas et sortir du fameux circuit touristique. Je pense que pour Québec, ce serait tout aussi pertinent et pour combien d’autres personnes qui débarquent dans la Vieille Capitale pour affaires…

En ce sens, j’ai une petite anecdote. Je possède un commerce de détail et je croise beaucoup de gens. Il y a un an ou deux de cela, un couple de jeunes Américains était de passage en avril. Il faisait moche : froid, pluie, neige au sol qui s’éternise. Je leur demande pourquoi Québec et pourquoi avril ? Le gars m’explique qu’il a gagné un voyage pour sa performance au travail. La destination offerte était plus exotique, mais le gars et sa blonde étaient des foodies et ils voulaient venir à Québec. Il a fait changer la destination pour venir expressément à Québec et découvrir les bons restos. C’était des gens du sud des États-Unis.

Alors le guide Michelin à Québec ? Pourquoi pas ?

Michelle Desmeules, Québec

Un stress de trop pour les restaurateurs

Selon moi, les restaurateurs ont bien d’autres stress à gérer. Le guide Michelin a une vision européenne de la restauration qui ne correspond pas à notre culture. C’est une mauvaise direction à prendre de vouloir correspondre à ces standards.

José Wilson

Oui, mais attention à la familiarité

Chacun ses « dadas » dans la vie, mais pour nous, les restos étoilés nous ont fait visiter plus de 50 villes dans le monde, de Paris, bien sûr, jusqu’à Copenhague, Tokyo, Shanghai et autres. Pour chaque ville, ce sont les restos étoilés qui nous ont attirés plus que d’autres activités. Des restos étoilés au Québec feraient sûrement venir des touristes de partout dans le monde (et pas seulement des Américains), mais pour ce faire, le service et l’atmosphère dans nos restos devront être rehaussés aux niveaux « étoilés », car mêmes les restos les plus réputés au Québec n’y sont pas. La familiarité et la bonne franquette ne plaisent pas trop aux gens de Michelin !

Pierre-Louis Rivest

Payer Michelin ? Non merci

Je n’accorde aucun intérêt aux étoiles Michelin qui, j’imagine, contribuent à faire augmenter les prix. Pour le choix d’un resto, je préfère me fier aux commentaires des clients. Je déteste l’idée qu’on doive « soudoyer » ce genre d’organisme (Michelin) pour qu’il daigne se déplacer en vue d’évaluer les restos d’une ville. Ça me rappelle le scandale du comité olympique…

Isabelle Blouin

La gastronomie fait partie du voyage

C’est un guide essentiel pour moi. J’étais fier de découvrir Comice dans le 16à Paris, il y a quelques années. De plus, des Montréalais étaient aux commandes. En 2019, nous avons effectué une croisière de 15 jours, à partir d’Amsterdam jusqu’à Rome, en passant par Bruges, Londres, Le Havre, La Rochelle, Bordeaux, Lisbonne, Gibraltar, Carthagène et finalement Rome. Dans tous ces arrêts, je localisais par GPS l’emplacement du bateau, je faisais une visite à pied de la vieille ville et je choisissais un restaurant avec une, deux ou trois étoiles Michelin. La gastronomie occupe une place prépondérante en voyage.

Yvon Morier

Bon pour les touristes, peu pour les locaux

Personnellement, lors de voyage en Europe, il m’arrive de choisir des restaurants disposant d’étoiles Michelin. Il faut savoir que le nombre d’étoiles a généralement un impact sur les prix. Un restaurant avec des étoiles Michelin coûte plus cher. Pour un restaurant, le fait d’afficher des étoiles Michelin est avantageux avant tout pour la clientèle internationale. Ici, nous connaissons nos restaurants, nous savons lesquels se distinguent et ce n’est pas le fait d’afficher des étoiles qui va changer quelque chose.

Pier Dutil, Saint-Georges, en Beauce

Ça vaut le détour

Oui, oui, et oui. J’ai fait beaucoup de détours dans ma vie pour la gastronomie. Un restaurant étoilé, ça mérite un détour au même titre qu’un Relais & Châteaux. On s’attend à être ravi, surpris, abasourdi par l’expérience gustative et le bon service.

Marlyne Harpin, Sainte-Adèle

Nul besoin d’une reconnaissance de la France

Je ne comprends pas du tout ce besoin de reconnaissance par une institution française. Au Québec, Normand Laprise a amené la gastronomie québécoise à un autre niveau. C’est un pionnier qu’il faut célébrer. Depuis son arrivée, nous développons les saveurs du terroir et les transformons pour en garder et marier les arômes et les goûts. J’aime mieux aller chez Colombe St-Pierre qui est inspirée et inspirante que de me fier à une note donnée par Michelin.

Carole Croteau

Cherchons les perles cachées

Après avoir fait quelques restaurants 3 étoiles en Europe et aux États-Unis, mon rêve était Osteria Francescana, à Modène, en Italie. Après une longue attente, le grand soir est arrivé ! Magnifique resto et service impeccable, mais malgré un menu gastronomique très artistique il manquait de… je ne sais quoi, de goût peut-être ? J’en suis ressortie avec une addition énorme comme toujours dans un tel établissement et un sentiment de : « wow, on mange bien au Québec ! » Maintenant, je cherche les perles rares cachées, recommandées de bouche à oreille.

Caroline Houle