Tous les vendredis, une personne de la communauté des affaires se dévoile dans notre section. Cette semaine, Alexandre L’Heureux, PDG de WSP, répond à nos questions.

Quelles sont votre meilleure et votre pire habitude ?

Je suis très curieux, ce que je considère être une qualité que je cherche à valoriser tous les jours. J’aime les gens qui ont une bonne culture générale. Je cherche constamment à m’informer sur tout, notamment quand je voyage. Mon défaut toutefois, qui peut devenir une mauvaise habitude, c’est que lorsque j’ai le sentiment d’avoir compris l’essentiel, j’ai tendance à passer rapidement à autre chose...

Que faites-vous quand vous avez besoin de trouver une idée ?

Sans me précipiter dans un avion, c’est souvent durant les vols qui durent sept ou huit heures que je trouve mes meilleures idées. Tu es assis à côté d’inconnus et tu n’es pas obligé de parler. Je ne me connecte pas au WiFi et là je peux réfléchir et travailler durant des heures aux prochains coups que je veux faire ou même trouver des idées cadeaux ou de vacances pour mes enfants.

Comment vous débranchez-vous ?

Ça m’arrive rarement, mais je le fais durant les vacances estivales avec les enfants et le 25 décembre. Même si Noël n’est pas célébré partout dans le monde dans notre entreprise, c’est un moment tranquille où je me dis : wow, pas d’appels, de courriels, de textos. Chaque année, je n’en reviens pas.

Quel conseil êtes-vous heureux d’avoir ignoré ?

Au début de la vingtaine, j’avais une super carrière chez Deloitte, mais j’ai décidé de partir travailler à l’étranger aux Bermudes pour un hedge fund, puis en investissement privé à New York. Les gens me disaient de ne pas partir, de ne pas gâcher ma carrière. Je suis parti durant 12 ans du Québec et ça m’a permis d’apprendre à travailler avec d’autres cultures, ç’a été la plus belle décision de ma vie.

Que traînez-vous toujours dans vos poches ou dans votre sac ?

Mon passeport, je l’ai toujours avec moi. Mais je traîne aussi dans mon portefeuille une liste de sept-huit objectifs que je me donne et que je révise tous les trois ou quatre ans. Des objectifs personnels et professionnels. Je réalise ces objectifs à au moins 90 %. Je crois à la visualisation positive.

Quelle activité physique faites-vous ?

Mon sport préféré, c’est le tennis, et j’aimerais jouer plus souvent, mais comme je voyage beaucoup, la course est ce qu’il y a de plus facile à faire. Je traîne toujours mes souliers de course partout dans le monde, compte tenu de mon emploi du temps, ça m’aide beaucoup à garder la forme.

Que faites-vous pour féliciter ou remercier quelqu’un ?

Ce n’est pas quelque chose que je prépare. Si on vient de faire un bon coup, je vais le dire spontanément sur le coup. Je crois au spontané et à la sincérité.

Combien de temps prenez-vous pour dîner au travail ?

Quand je suis à Montréal, c’est très peu, je prends 30 minutes au bureau et je partage le dîner avec un collègue, chaque jour quelqu’un de différent. C’est une belle occasion de parler de façon informelle des projets en cours, de prendre le pouls de l’entreprise. Je commande quelque chose au bureau et on passe un moment d’intimité. À part durant l’été et la période des Fêtes, je passe plus de 50 % de mon temps à l’étranger.

Quelle a été votre plus belle erreur ?

Les meilleures transactions sont souvent celles que tu ne fais pas. Dans notre cas, on a fait plus de 100 acquisitions, mais il y a des transactions qu’on n’a pas pu conclure. Il y en a une en particulier qu’on a manquée et ça m’a immensément déçu, j’ai mis du temps à m’en remettre. Aujourd’hui, je regarde où est l’entreprise et je suis content de ne pas avoir réussi cette transaction, ça n’aurait apporté rien de significatif à WSP par rapport à ce qu’on est devenu. La vie est une pièce de théâtre à plusieurs actes.

Avez-vous ou avez-vous eu un mentor ?

Pas de mentor en particulier, mais j’ai toujours eu beaucoup de respect envers les aînés. À 10, 11 ou 12 ans, j’avais un grand respect pour mes grands-parents et mes parents. J’ai été serveur au Manoir Rouville-Campbell et le maître d’hôtel était un vieil homme qui avait émigré de la France et il m’a appris tellement de choses sur les bonnes manières et les façons de servir les clients. Je n’ai jamais hésité à être une éponge pour absorber l’enseignement des aînés et leurs critiques positives. Je trouve que les Japonais ont beaucoup à nous apprendre sur la façon d’apprendre de l’expérience des aînés.

Qui est Alexandre L’Heureux ?

Alexandre L’Heureux est président et chef de la direction de WSP depuis octobre 2016. Il s’était joint à la firme d’ingénierie-conseil à titre de chef de la direction financière en juillet 2010.

Comptable agréé, Alexandre L’Heureux a une expérience internationale de plus de 25 ans ; il a travaillé 12 ans aux Bermudes pour un fonds spéculatif et à New York pour un fonds d’investissement privé.

WSP est une des plus grandes firmes de génie et de services professionnels au monde avec plus de 67 000 employés dans 50 pays. Le siège social de WSP est à Montréal et l’entreprise emploie 12 000 professionnels au Canada.