(New York) Les cours du pétrole ont repris leur ascension vendredi, stimulés par le faible niveau des stocks de brut américains, qui contribuent à tendre le marché, déjà inquiet d’une insuffisance d’offre.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a pris 0,81 %, pour clôturer à 90,65 dollars, un sommet en clôture depuis mi-novembre.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, il a gagné 0,73 %, à 87,51 dollars.

Après une séance de consolidation, avec quelques prises de bénéfices, les cours de l’or noir ont repris de la hauteur, entraînés par le rapport de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), publié jeudi.

Il a montré que les stocks commerciaux de brut avaient diminué bien davantage que prévu, de 6,3 millions de barils alors que les analystes en attendaient le tiers.

Les réserves américaines sont désormais à leur plus bas niveau depuis début décembre. Elles n’ont plus été si faibles à cette période de l’année depuis cinq ans.

Les stocks d’essence aux États-Unis ressortent, eux aussi, à un volume modeste, plus observé depuis novembre.

« Ces chiffres sont de nature à faire monter les prix du brut et de l’essence », a commenté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

« Cette tendance est à l’œuvre depuis cinq semaines, et les stocks ont décliné de 29 millions de barils » sur cette période, a insisté l’analyste.

L’effet que produit le reflux des stocks sur les prix est accentué par le fait que les réserves stratégiques américaines n’ont plus été aussi appauvries depuis près de 40 ans, ajoute, dans une note, Carsten Fritsch, de Commerzbank.  

Dans le même temps, « les États-Unis produisent à une allure record, mais avec la baisse des puits en cours d’exploitation, il pourrait être difficile de garder le rythme ou de l’augmenter », met en garde Andy Lipow.

Après avoir sensiblement monté jusqu’au début de l’année, le nombre de puits en activité est retombé, avec un parc équivalent à ce qu’il était il y a 19 mois, avant la flambée des cours consécutive à l’invasion de l’Ukraine.

Entraînés par l’annonce, mardi, de la prolongation des réductions de production par l’Arabie saoudite et d’exportations par la Russie, « les prix restent orientés par l’offre », jugée insuffisante par rapport à la demande, rappelle, dans une note, Edward Moya, d’Oanda.

Au dernier trimestre 2023, le déséquilibre entre offre et demande devrait atteindre deux millions de barils par jour, « ce qui est suffisant pour compenser les incertitudes quant à la croissance en Chine et en Europe », estime Edward Moya.

Andy Lipow table sur un Brent à 95 dollars à Noël, avec un WTI autour de 90 dollars.