(New York) Les cours du pétrole ont connu une nouvelle hausse mercredi, toujours soutenus par la perspective d’une prolongation des coupes saoudienne et russe, le mouvement étant renforcé par les fonds d’investissement et leurs algorithmes.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a pris 0,62 %, pour clôturer à 90,60 dollars, un nouveau sommet de près de 10 mois.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, s’est lui apprécié de 0,98 %, à 87,54 dollars, également au plus haut depuis mi-novembre. Il s’agit de la neuvième séance positive de suite pour le WTI.

Le marché continue de digérer les annonces concomitantes de l’Arabie saoudite et de la Russie, qui se sont engagés mardi à priver le marché de quelque 1,3 million de barils par jour au total, dont un million pour les Saoudiens.

Cela représente environ 1,3 % de la consommation mondiale quotidienne de pétrole, sur un marché qui verrait la demande dépasser l’offre sans même cette réduction, selon les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

« Le marché s’attendait à un prolongement d’un mois », comme en août et septembre, explique Daniel Ghali, de TD Securities, « mais l’extension à décembre a été une surprise ».

« Les Saoudiens sont décidés à réduire les stocks mondiaux », gonflés, ces derniers mois, par l’utilisation des réserves stratégiques américaines et la « surproduction » iranienne, ont écrit, dans une note, les analystes de JPMorgan.

D’autres pays, comme le Venezuela et l’Angola, ont augmenté leur production depuis le début de l’année.

Jusqu’ici, les réductions de production annoncées en octobre et avril, pour un total de 3,6 millions de barils par jour, n’avaient pas eu d’effet prolongé sur les cours.

Pour Daniel Ghali, ce manque d’impact initial s’expliquait par « des prévisions de demande trop pessimistes » en début d’année. « Le marché craignait de voir la Chine décevoir, alors que les indicateurs d’activité montraient une résilience de la demande. »

Mais l’appétit du globe pour l’or noir a accéléré, au point d’atteindre un record en juin, selon l’AIE, qui s’attend à un autre sommet pour août, ce qui a mis les opérateurs en confiance et favorisé l’ascension du baril.

Le marché bénéficie désormais, en outre, d’une vague d’achat des fonds d’investissement, déclenchée par des algorithmes, selon Daniel Ghali.

« Les tendances techniques sur le brut se sont améliorées, ce qui n’est pas le cas sur les métaux industriels ou précieux », a poursuivi l’analyste, pas plus que sur les matières premières agricoles.

Pour autant, Daniel Ghali ne voit pas les cours aller beaucoup plus loin.

« Il n’est pas dans l’intérêt des pays du Golfe de voir le Brent aller au-delà de 100 dollars », selon lui, « et ils disposent de capacités excédentaires » facilement mobilisables pour calmer la flambée des prix.