Un an après avoir reçu 20 millions de Québec et Ottawa pour maintenir sa présence à Montréal, l’Association du transport aérien international (IATA) réduit son empreinte physique au centre-ville, évoquant le télétravail. Sur une note plus positive, l’effectif du lobby des compagnies aériennes grossit dans la métropole.

Une fois les travaux terminés, en mars 2024 selon nos informations, le siège social de l’organisation occupera cinq étages dans la tour de la Bourse, soit un de moins qu’actuellement. Cette cure de rajeunissement, au cours de laquelle on réaménagera entre autres les espaces de travail en plus de changer le mobilier de bureau, devrait coûter plus de 4 millions.

« Il s’agit d’un investissement pour l’avenir », affirme le porte-parole de l’IATA, Markus Ruediger, au cours d’un entretien téléphonique. « Mais avec la possibilité du télétravail [deux jours par semaine], nous pouvons regrouper le même nombre d’employés sur cinq étages plutôt que six. »

Celui-ci n’a pas voulu dire si les subventions serviraient à payer les travaux.

L’IATA n’est pas la seule à vouloir occuper moins d’espace. La preuve : au premier trimestre, Montréal affichait un taux d’inoccupation de 16,5 % dans le créneau des bureaux pendant les mois de janvier, février et mars, d’après la société de services immobiliers CBRE. Il s’agit d’un record, selon elle.

En 2022, les gouvernements Trudeau et Legault avaient offert 10 millions chacun en subventions pour s’assurer que le siège social de l’IATA demeure à Montréal, où elle est implantée depuis sa fondation, en 1945.

L’annonce avait fait l’objet d’une conférence de presse ayant réuni les deux ordres de gouvernement, Montréal International ainsi que le directeur général de l’organisation, Willie Walsh.

PHOTO IMAD CREIDI, ARCHIVES REUTERS

Le directeur général de l’Association du transport aérien international, Willie Walsh

L’année précédente, l’IATA avait fait part de son intention de confier plus de travail à son bureau de Genève, en Suisse, où la quasi-totalité des 11 hauts dirigeants, dont M. Walsh, passent la majeure partie de leur temps.

Embauches

L’aide financière d’Ottawa et de Québec – qui sera progressivement versée jusqu’au début de la prochaine décennie – s’accompagnait d’une condition, soit le maintien de 250 postes, notamment dans les créneaux du droit, de la finance et des technologies de l’information, pendant au moins quatre ans. Sur cet aspect, l’IATA a respecté sa promesse.

Nous avons embauché des employés pour renouer avec un effectif d’environ 300 personnes. Cela avait baissé un peu en 2021, mais nous avons recruté depuis.

Markus Ruediger, porte-parole de l’IATA

Si l’on se fie à son site web, l’IATA est actuellement à la recherche de 11 personnes dans la métropole. Il s’agit essentiellement de postes qui concernent les services juridiques et l’analyse de données.

Avec la reprise anticipée dans l’industrie aérienne après les secousses de la pandémie, il est permis de croire que le nombre d’employés du lobby aérien devrait poursuivre sa croissance dans la métropole, même si c’est le contraire qui attend la taille de ses bureaux – qui sont situés à un jet de pierre de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).

Du côté de l’agence de promotion économique de la métropole, on préfère garder les yeux sur la taille de l’effectif de l’IATA plutôt que sur la superficie de ses bureaux.

« Montréal International avait été informée par l’Association de son intention de réaménager ses bureaux sans que cela affecte le nombre d’employés ou tout autre critère établi dans l’entente signée en juin 2022 », souligne son président-directeur général, Stéphane Paquet, dans une déclaration.

Le ministère des Relations internationales et de la Francophonie a abondé dans le même sens, ajoutant que les « nouvelles réalités du monde du travail » concernaient aussi les organisations internationales. Au moment où nous écrivions ces lignes, Ottawa n’avait pas répondu aux questions de La Presse envoyées par courriel.

La 79e assemblée annuelle de l’IATA aura lieu du 4 au 6 juin à Istanbul, en Turquie.

Avec la collaboration de William Leclerc, La Presse

En savoir plus
  • 300
    Nombre de compagnies aériennes à travers le monde qui sont représentées par l’IATA
    source : iata
  • 6
    En plus de Montréal, l’organisation exploite des bureaux dans six autres villes à travers le monde.
    source : iata