Chaque semaine, La Presse présente conseils, anecdotes et réflexions pour leaders, entrepreneurs et gestionnaires.

Le truc

Un logiciel pour C.A.

Roxanne Lessard siège à des conseils d’admiration depuis six ans et s’est rendu compte que de nombreux membres vivaient les mêmes enjeux qu’elle. Avec son équipe de développeuses, elle a pris en note tous les problèmes vécus par les C.A. des OBNL et des organisations privées. « On a développé un logiciel fait sur mesure pour aider les C.A. dans leur gouvernance, explique la fondatrice de Panorama en entrevue. Le but est d’enlever l’épine du pied de tout ce qui est charge administrative, documentation, obligations légales auxquelles les organisations doivent se conformer. En structurant mieux les activités d’un C.A., on peut améliorer les prises de décision et faciliter l’accès au financement », affirme-t-elle. Il ne s’agit pas d’un simple logiciel d’organisation de réunion et de prise de notes, précise Roxanne Lessard. Panorama automatise notamment le registre de résolutions, fait une standardisation des procès-verbaux et permet aux membres de C.A. débutants d’acquérir des connaissances en matière de gouvernance et de mieux comprendre leur rôle et leurs responsabilités. La tarification de Panorama est adaptée à l’utilisation et aux besoins des organismes. Roxanne Lessard souhaite exporter son logiciel. Elle a d’ailleurs une employée au Royaume-Uni qui développe une version adaptée à la réglementation du pays.

Le conseil

Miser sur la transparence salariale

PHOTO FOURNIE PAR STEPAN ARMAN

Stepan Arman, directeur principal des ventes Québec chez Indeed

Les chercheurs d’emploi réclament des informations claires sur les salaires offerts lors de l’affichage des postes. Selon une étude d’Indeed, 75 % des Canadiens sont plus susceptibles de postuler si l’échelle salariale est indiquée dans l’offre d’emploi. « Plus vous êtes en mesure d’adopter une politique de transparence salariale, mieux c’est pour votre marque employeur », conseille Stepan Arman, directeur principal des ventes Québec chez Indeed lors d’une entrevue avec La Presse. Quand un candidat postule, passe l’entrevue et apprend que le salaire n’est pas celui qu’il cherchait, le processus se termine par une mauvaise expérience avec l’entreprise ou l’organisation. « Même si par la suite l’employeur indique les informations sur le salaire lors de ses affichages de postes, il y a peu de chance que ce même candidat postule à nouveau », affirme Stepan Arman, qui souligne qu’un mouvement national vers la transparence est en train de s’amorcer. Alors qu’en 2021, 60 % des offres d’emplois au Québec avaient des informations sur les salaires, ce nombre grimpait à 68 % en 2022 tandis qu’au Canada, on en comptait 74 %.

L’évènement

Salon de l’emploi au Palais des congrès

Selon un sondage mené auprès des 300 employeurs qui seront présents à l’Évènement carrières les 19 et 20 avril au Palais des congrès de Montréal, 75 % d’entre eux préfèrent recevoir en personne les candidatures pour leurs postes à pourvoir. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre historique, il est vrai que les employeurs veulent trouver rapidement des employés. Cependant, se tromper lors d’une embauche engendre des coûts en temps, en argent et en énergie. Recevoir des CV en ligne est pratique, mais pas toujours un succès. Les employeurs espèrent donc rencontrer des milliers de futurs candidats lors du Salon de l’emploi et de la formation continue. Alors qu’en 2018, 3000 postes étaient à pourvoir, cette année, pas moins de 16 000 emplois doivent trouver preneur en deux jours.

L’étude

L’IA comme employé au rabais ?

L’IA servira-t-il d’outil aux travailleurs ou plutôt à leur remplacement ? La société de logiciels d’intelligence artificielle Beautiful.ai a interrogé 3000 gestionnaires à travers les États-Unis au sujet de l’utilisation de l’intelligence artificielle au travail. Les résultats ont été publiés dans le magazine américain Employee Benefit News (EBN), spécialisé en avantages sociaux, ressources humaines et culture d’entreprise. Près de 70 % des gestionnaires pensent que l’intelligence artificielle serait financièrement bénéfique pour leur entreprise s’ils pouvaient l’utiliser pour remplacer les employés. Si l’IA pouvait produire un travail comparable, 66 % des gestionnaires affirment qu’ils remplaceraient volontiers leurs employés par des outils d’IA. Le magazine explique que ces résultats témoignent de la pression que subissent les dirigeants d’entreprise face à l’inflation et à une récession imminente. Or les gestionnaires sont conscients que l’implantation de ces outils effraie les travailleurs : 75 % pensent que leurs employés craignent d’être licenciés à cause de l’IA.

Source : Employee Benefit News (EBN)

La tendance

La politique zéro connard

Malgré ce qu’on pourrait croire, la tolérance zéro envers les connards talentueux au travail est risquée, affirme The Economist. Ces personnages sont si corrosifs que bon nombre d’entreprises ont une politique zéro connard comme chez Netflix, où le directeur Reed Hastings le répète : « Ne tolérez pas les idiots brillants. » Or, dans la pratique, le risque que vous ayez à vous débarrasser du prochain Steve Jobs est minime, souligne le magazine britannique. Les comportements toxiques sont contagieux et peuvent rapidement devenir la norme s’ils ne sont pas contrôlés. Cependant, une politique zéro connard implique de la subjectivité. La frontière entre la recherche d’exigences élevées et le fait de pousser ses employés au burn-out est mince, tout comme celle entre la franchise et le fait de les écraser. Plutôt qu’on ait à appliquer une politique, le connard inconscient, qui ne se rend pas compte qu’il dérange les autres, peut simplement avoir besoin qu’on le lui dise. Tandis qu’on peut envoyer en télétravail les abrutis situationnels, qui pourront être en colère, seuls à la maison.

Source : The Economist