Öko Créations vient de livrer son premier lot de culottes menstruelles lavables chez Jean Coutu.

Précisons : pas lavables chez Jean Coutu, mais mises en vente chez Jean Coutu.

Elles apparaîtront sur les tablettes des pharmacies d’ici la fin d’avril – un jalon important pour la petite entreprise de Boisbriand.

Les 4200 petites culottes en trois tailles, imprimées d’un délicat motif, ont été confectionnées dans son atelier.

« Nous faisons tout de A à Z. On fait le graphisme, on fait les patrons, on crée les motifs qui vont dessus », informe Karine Létourneau, copropriétaire avec sa cousine Marie-Noël Beetz.

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Karine Létourneau et Marie-Noël Beetz, propriétaires d’Öko Créations

L’entreprise emploie 18 personnes, toutes des femmes – sans que ce soit un objectif. Elle s’inspire de la philosophie humaniste de Patagonia.

« Un de nos buts, c’est de faire en sorte que le travail soit vraiment positif pour nos employées, précise la copropriétaire. On a du yoga, on a des plantes un peu partout, c’est ensoleillé. C’est l’anti-sweatshop. »

Une affaire de famille

Öko Créations a été fondée en 2009 par les sœurs Marie-Noël et Mélanie Beetz, qui partageaient un intérêt pour la couture et une sensibilité environnementale.

« Mélanie a eu des enfants et il lui manquait toujours des produits », raconte Karine Létourneau.

Une jeune famille n’a jamais assez de layettes, de compresses d’allaitement, de lingettes pour bébé, de bavettes… « Mélanie cherchait des articles écologiques en coton bio et il n’y avait pas beaucoup de choses sur le marché. Ma cousine Marie-Noël, qui est très bonne en couture, lui en a fait plusieurs. Ça leur a donné l’idée d’offrir ces produits-là à tout le monde. »

Rapidement, des serviettes hygiéniques réutilisables, donc lavables, se sont ajoutées à leur production.

« Un de nos premiers détaillants, c’était Terre à soi, à Montréal, et la propriétaire faisait elle-même des étiquettes pour vendre nos produits », confie Karine Létourneau, pour illustrer les fragiles débuts de l’aventure.

Karine, qui faisait alors carrière dans les jeux vidéo, donnait un coup de main occasionnel à ses cousines.

« Ça a commencé avec mon congé de maternité. Marie-Noël aussi avait de jeunes enfants. Elle me disait par exemple : « J’aurais besoin de prendre des photos pour mettre un peu plus d’amour sur mon site web. » On prenait un avant-midi ensemble, et on faisait ça avec nos petits cocos qui jouaient autour. »

Enthousiaste et émotivement engagée, elle s’est jointe à l’entreprise en 2018.

« Les idées étaient là, étaient bonnes, mais il manquait juste un petit quelque chose pour mettre la compagnie et les produits sous une bonne lumière », indique-t-elle.

« C’est moi qui ai apporté le branding, qui me suis occupée des communications, puis qui ai vraiment mis le projecteur sur l’entreprise. »

À la fin des années 2010, Öko Créations a lancé une série de produits zéro déchet : sac à pain en chanvre, sac à café et à thé, sac pour le vrac…

C’est pendant le ralentissement pandémique qu’est venue l’idée d’ajouter à la gamme de serviettes hygiéniques une culotte menstruelle avec insertion lavable.

« On voyait qu’il y avait une opportunité d’affaires dans les pharmacies parce qu’il n’y avait pas de culottes menstruelles lavables faites au Québec, explique-t-elle. Il y avait vraiment un créneau à exploiter. »

« Ma cousine et moi, on est allées sur nos planches à dessin, et on s’est dit : « Qu’est-ce qu’on fait et comment on le fait ? » »

Bonnes questions…

Création de culottes

Les deux cousines se sont attaquées au problème durant l’été 2022.

« Ce qui est intéressant avec une culotte menstruelle, c’est que la protection reste vraiment bien en place et l’insertion est vraiment faite pour aller sur la culotte », souligne Karine Létourneau.

La leur est fabriquée en coton biologique et en chanvre. « Le chanvre est très durable, très absorbant, et naturellement antibactérien », fait-elle valoir.

« Les grandeurs de patrons, c’est ma cousine Marie-Noël et une de nos employées qui ont travaillé là-dessus. J’ai travaillé sur le visuel, c’est-à-dire sur le motif qui allait être sur la culotte. » Des fleurs et des abeilles, à la manière des mandalas hindous.

« Mais aussi sur le visuel de présentation, parce que quand on a présenté l’idée, les culottes n’étaient pas encore faites », ajoute-t-elle en s’esclaffant.

« C’est le saut de la foi. Il faut que tu croies en ton affaire. Puis j’ai des talents visuels, je peux faire beaucoup de choses avec Photoshop et des logiciels 3D. »

Elle a concrétisé en image 3D le patron sur lequel travaillaient ses collègues et elle a fourni son matériel visuel à leur distributeur.

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L’atelier d’Öko Créations, à Boisbriand

« Notre distributeur était déjà convaincu qu’on allait faire un produit de bonne qualité, dit-elle. Elles ont vendu l’idée, et ça n’a pas été long. »

Eh oui : « Ce sont des femmes, aussi. »

L’entente avec Jean Coutu a été conclue à l’automne 2022. La première commande touchait 1400 unités pour chacune des trois tailles de culottes, avec les insertions correspondantes, à livrer début 2023.

Il fallait maintenant les fabriquer.

Les premiers échantillons ont été testés par les propriétaires et leurs employées.

« Comment tu aimes ça ? Ah, c’est trop haut ici, trop bas là… », décrit Karine Létourneau.

La production a été lancée à la fin de l’année. Coupe, assemblage, couture, empaquetage : tout est fait dans l’atelier de la petite entreprise. « Nos couturières ont travaillé très fort », constate-t-elle.

Marie-Noël Beetz a dessiné le patron des emballages, dont le graphisme a été conçu par Karine Létourneau. « On a appelé nos familles et ils sont tous venus nous aider à mettre ça en boîte. »

Elles ont été livrées en janvier.

« Si les ventes sont bonnes, Jean Coutu pourrait repasser une commande fin avril ou autour de mai. »

La porte est ouverte.

La firme d’ingénierie montréalaise BPA jardine en Ontario

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Le PDG de Bouthillette Parizeau, Dominic Latour

La firme d’ingénierie montréalaise Bouthillette Parizeau a mis un peu plus les pieds dans les plates-bandes ontariennes en acquérant Cleland Jardine Engineering Ltd., une firme d’ingénierie spécialisée en structure établie à Ottawa. Et qui n’a donc rien à voir avec l’horticulture. BPA est spécialisée dans les bâtiments institutionnels, commerciaux, multirésidentiels et industriels ainsi que dans les immeubles écoresponsables et LEED. « En ajoutant Cleland Jardine et ses 65 employés au sein de l’équipe de BPA, nous allons accroître notre présence dans la région d’Ottawa, nous ancrer davantage en Ontario et nous positionner pour offrir des services dans toutes les provinces du pays », a indiqué par communiqué Patrick St-Onge, premier vice-président chez BPA. Il s’agit de la première acquisition de BPA à la suite d’un investissement effectué en 2022 par la Caisse de dépôt et placement du Québec pour soutenir le plan de développement stratégique pancanadien de l’entreprise et accélérer sa croissance. Une croissance organique, avec l’acquisition de Cleland Jardine. BPA compte 675 employés.

Un logiciel montréalais d’édition de photo soutenu par l’IA

IMAGE FOURNIE PAR IMAGE SALON

Le logiciel d’édition photo en ligne PHAiTO, propulsé par l’intelligence artificielle, a été conçu à Montréal par Image Salon.

Une image vaut mille maux, quand il s’agit de la retoucher. Pour faciliter la tâche, l’entreprise montréalaise Image Salon, spécialisée dans l’édition et la retouche photo, a officiellement lancé PHAiTO, son logiciel d’édition professionnel en ligne propulsé par l’intelligence artificielle et conçu à Montréal. « PHAiTO constitue une révolution dans le domaine de l’édition photo automatisée », a commenté Victoria Dimaano, directrice générale d’Image Salon, par voie de communiqué. « Ce logiciel est le fruit du travail d’une équipe de plus de 50 retoucheurs photo qui retouchent chaque année des millions de photos professionnelles pour des marques prestigieuses. » PHAiTO s’adresse notamment aux photographes et aux entreprises qui ont un certain volume d’images à traiter et des délais très courts à respecter. Sa base de données est soutenue par plus de 120 000 photos professionnelles, sélectionnées parmi les dizaines de millions que contient la banque de données d’Image Salon. Image Salon a été fondée en 2014 par deux photographes de mariage montréalais, Davina et Daniel Kudish, qui avaient marié leurs vies et leurs passions professionnelles en 2007. L’entreprise emploie plus de 70 personnes dans ses bureaux montréalais.

Widescape a livré ses premières motoneiges au printemps

PHOTO FOURNIE PAR WIDESCAPE

L’entreprise saguenéenne Widescape a annoncé à la fin de mars la livraison de ses premières motoneiges à conduite en position debout à une soixantaine de concessionnaires canadiens.

Il faut se tenir debout pour oser faire une première livraison de motoneiges au printemps. C’est l’exploit réalisé par l’entreprise saguenéenne Widescape, qui a annoncé à la fin de mars la livraison de ses premières motoneiges à conduite en position debout à une soixantaine de concessionnaires canadiens. La Widescape WS250 est un hybride de motoneige et de trottinette motorisée. Mue par un moteur quatre temps, elle est propulsée par une chenille étroite et dirigée par un seul ski. Lors de la présentation du véhicule, en février 2022, l’entreprise prévoyait livrer 2500 unités entre septembre 2022 et début 2023. Pourquoi la livraison s’est-elle effectuée si tard dans la saison ? Ou si tôt pour la saison prochaine ? « Nos véhicules, les premiers à conduite debout, étaient prêts à être livrés en début d’année », a répondu l’entreprise par courriel. « Transports Canada nous a toutefois demandé à ce moment de nous conformer différemment à une norme applicable à la motoneige traditionnelle. Ce fut ambitieux de notre part de défier une norme implantée depuis des décennies avec notre tout nouveau segment de véhicule. Nous avons relevé le défi. » Widescape a ainsi répondu aux 800 précommandes du marché canadien. L’entreprise veut étendre cette année son réseau de détaillants aux États-Unis. « Nous prévoyons ouvrir une quinzaine de détaillants aux États-Unis pour la première année et une soixantaine d’ici deux ans », a-t-elle précisé.

Le chiffre du jour

7

Les sept premiers camions de brousse électriques Lion6 ont quitté l’atelier de la – bien nommée – Compagnie électrique Lion à Terrebonne pour gagner le Parc Safari de Hemmingford. Deux autres suivront sous peu. En 2024, le parc de véhicules du Parc Safari totalisera 18 camions Lion6.