Travaillant d’arrache-pied afin d’achever le Réseau express métropolitain (REM), où les retards ont été nombreux, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) semble avoir l’intention de lever la main dans le dossier du train à grande fréquence (TGF) qui doit relier Québec et Toronto.

« On le regarde activement avec beaucoup d’intérêt, a expliqué jeudi le président et chef de la direction de l’institution, Charles Emond. Je pense ici qu’il y a un intérêt manifeste de notre part. »

Reste à voir comment une éventuelle implication du bas de laine des Québécois – plus important actionnaire d’Alstom, le deuxième acteur mondial du matériel roulant – pourrait se décliner. Pour le REM, la CDPQ est propriétaire du réseau, en plus d’en être le maître d’œuvre et d’avoir participé au montage financier.

Le gouvernement Trudeau vient cependant de lancer le processus visant à déterminer quels seront les trois consortiums invités à soumissionner.

« Évidemment, c’est la prérogative du gouvernement d’arriver avec la technologie finale, a souligné M. Emond. Après cela, on analysera les options à l’intérieur de ce qui sera décidé. On va voir comment le dossier évoluera au cours des prochains mois. »

Précisions attendues

Plusieurs questions entourent le TGF. On ignore toujours combien le projet coûtera. La fourchette de 6 à 12 milliards préalablement offerte par le ministre fédéral des Transports Omar Alghabra ne tient plus et ce dernier ne veut plus s’adonner au jeu des prévisions.

De plus, Ottawa n’a pas encore donné une idée, par exemple, de la proportion du tronçon de 1000 km où les trains pourraient rouler à plus de 200 km/h – un scénario évoqué dans le processus des demandes de qualification. Malgré les appels lancés par plusieurs intervenants politiques en faveur d’un train à grande vitesse (TGV), qui peut atteindre des vitesses supérieures à 300 km/h.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Le président et chef de la direction de la CDPQ, Charles Emond

Le premier ministre François Legault ainsi que Montréal, Québec et Laval ont publiquement exprimé leur préférence pour la grande vitesse. Cette option est cependant jugée trop onéreuse par le gouvernement Trudeau. M. Emond n’a pas précisé à quelle enseigne il logeait dans ce dossier.

Les autorités fédérales sont à la recherche d’un partenaire privé capable de participer au financement du projet, à la conception, la construction, l’approvisionnement de matériel roulant ainsi qu’à l’exploitation.

Brancher le REM

Entre-temps, la priorité de CDPQ Infra consiste à mettre en service l’antenne sud du REM, ce qui est prévu au printemps 2023. Cet échéancier tient toujours, assure le grand patron de la CDPQ.

Par ailleurs, tout indique que ce n’est pas pour demain que le concept du REM sera exporté à l’international. Interrogé sur les ambitions de la Caisse, M. Emond a répondu qu’il y avait « beaucoup à faire au Québec ».

« On a regardé certains projets à l’international, a-t-il dit. Dans certains cas, on a passé. De mon point de vue, je pense qu’il y a beaucoup à faire ici au Québec. Cela n’exclut pas l’international, mais je dirais qu’on priorise le Québec et qu’on verra pour la suite. »

Aux dernières nouvelles, la facture du réseau de train électrique qui s’échelonne sur 67 kilomètres est estimée à plus de 7 milliards. L’automne dernier, la direction de CDPQ Infra avait reconnu que la somme serait plus élevée, en indiquant qu’une mise à jour serait effectuée « autour de la mise en service ».

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    Nombre de stations du Réseau express métropolitain
    Source : CDPQ INFRA