La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) est sortie de son mutisme à propos de son investissement dans Celsius Network en reconnaissant que ce placement n’avait pas offert les « résultats escomptés ». Impossible cependant de savoir comment l’institution a pu conclure qu’il était raisonnable d’injecter environ 200 millions dans la cryptobanque.

« Nous comprenons que l’investissement suscite plusieurs questions, a souligné le bas de laine des Québécois, mercredi, dans une déclaration. Nous prenons le dossier très au sérieux et nous le commenterons davantage au moment approprié. »

Le gestionnaire de régimes de retraite et d’assurance publics et parapublics n’a pas encore précisé comment ses vérifications au préalable l’ont incité à allonger des millions – une somme qui pourrait bien s’envoler – dans une société qui s’est effondrée à la suite du plongeon du cours des cryptomonnaies.

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Celsius Network, qui avait été présentée comme une « entreprise de calibre mondial » par la CDPQ en octobre dernier, est actuellement sous la protection de la loi américaine sur les faillites dans la foulée d’une crise des liquidités. Le processus prendra un « certain temps » avant de connaître son dénouement, affirme l’institution.

« Chaque transaction, même de relative petite taille, fait l’objet d’une analyse exhaustive à l’intérieur d’un processus rigoureux de la part de nos équipes », a fait valoir la Caisse, sans préciser comment on passait une entreprise au peigne fin avant d’investir.

L’actif net de la CDPQ s’élevait à 420 milliards au 31 décembre dernier.

Sous pression, Celsius Network avait gelé les retraits de ses 1,7 million de déposants le 12 juin dernier. Elle a fait appel à la loi sur les faillites la semaine dernière, ce qui signifie que les déposants pourraient perdre gros. Quand elle a déposé le bilan, il y avait un trou de 1,9 milliard US dans ses finances, selon des documents présentés devant les tribunaux new-yorkais.

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Les cryptobanques comme le partenaire de la CDPQ mettent en commun les dépôts de cryptomonnaies – comme le bitcoin – pour ensuite offrir des prêts et des intérêts qui dépassent les 10 %. Ces plateformes ne sont pas réglementées et les actifs des déposants ne sont pas protégés.