Aujourd'hui, à Los Angeles, des capsules aux allures futuristes seront propulsées à toute vitesse dans des tubes afin de tester ce qui pourrait devenir le moyen de transport de demain : l'hyperloop. Une trentaine d'équipes universitaires triées sur le volet, dont une canadienne, participent en effet à une compétition visant à transformer ce concept en réalité. Des entreprises, pendant ce temps, promettent déjà de relier certaines villes par hyperloop. Le point sur cette idée folle qui progresse à... 1200 km/h.

LE CONCEPT

Imaginez vous asseoir dans une capsule, puis vous faire propulser à 1200 km/h dans un tube à faible pression : l'hyperloop, c'est ça. Lancée en 2013 par l'entrepreneur le plus flamboyant de toute la Silicon Valley, Elon Musk, l'idée est directement inspirée des systèmes de messagerie pneumatique qui, jadis, acheminaient lettres et petits colis dans les entreprises via des tubes pressurisés. Musk décrit l'hyperloop comme « le cinquième mode de transport » après le bateau, le train, la voiture et l'avion. Il permettrait de relier Montréal à Toronto en moins de 30 minutes.

LA COMPÉTITION

Pour Waterloop, c'est l'heure de vérité. L'équipe de l'Université de Waterloo est la seule du Canada à participer, ce week-end, à un concours qui attire beaucoup d'attention. Au siège social du fabricant de fusées SpaceX, à Los Angeles, 30 équipes universitaires lanceront les capsules qu'elles ont fabriquées dans un circuit de 1,25 km fait de tubes.

« Tout le monde est fébrile. Nous avons fait toutes sortes de tests, mais ce sera la toute première fois qu'on essaiera notre capsule dans les tubes », a expliqué à La Presse Montgomery de Luna, chef de l'architecture de Waterloop. Pas moins de 150 étudiants ont travaillé pendant un an et demi sur la capsule de Waterloop. Budget total : un peu plus de 35 000 $.

La compétition qui se tient aujourd'hui a été lancée par Elon Musk afin de stimuler la recherche sur l'hyperloop. Au départ, 1200 universités avaient répondu à son invitation de construire la meilleure capsule possible. Elles ont été peu à peu éliminées au fil des compétitions de design, si bien que Waterloop fait partie de la trentaine d'équipes retenues pour tester leur prototype sur un vrai circuit.

Les capsules actuelles font la moitié de la taille de celles qui pourraient un jour transporter des passagers, et circuleront à vide ce week-end. Celle de Waterloo se frottera aux engins d'universités américaines comme le MIT et Carnegie Mellon, mais aussi japonaise et néerlandaise.

« Nous sommes très contents de représenter le Canada. Je pense qu'il est intéressant de montrer que l'innovation et la créativité peuvent provenir de notre pays », a dit à La Presse Montgomery de Luna. Notons que l'Université Memorial, de Terre-Neuve, a aussi construit une capsule en collaboration avec cinq autres universités (dont Cornell et Princeton) qui participent aussi au concours.

L'HOMME

Elon Musk, le père de l'hyperloop, est aussi derrière les voitures électriques de Tesla et les fusées de SpaceX. Il a lancé l'idée de ce nouveau moyen de transport sans déposer aucun brevet, encourageant la communauté à s'en emparer.

LES ENTREPRISES

Il n'y a pas que les universités qui ont relevé le défi lancé par Elon Musk. Deux entreprises américaines, Hyperloop One et Hyperloop Transportation Technologies, se livrent actuellement une chaude lutte pour devenir la première à transporter des passagers avec ce moyen de transport révolutionnaire. La première semble en avance. Hyperloop One a déjà recueilli 160 millions US et annoncé son intention de relier Dubaï à Abou Dhabi en 12 minutes. Elle a construit un vaste terrain d'essais au Nevada. Hyperloop Transportation Technologies, de son côté, veut connecter Vienne, Budapest et Bratislava. Divers investisseurs y ont misé près de 32 millions US. Au Canada, l'entreprise en démarrage Transpod veut aussi relier Montréal à Toronto en moins de 30 minutes.

Photo fournie par l’Université Waterloo

Goose I, le prototype de capsule construit par l'Université Waterloo, crée un coussin d'air afin de flotter dans les tubes.

Photo fournie par l’Université Waterloo

Au total, environ 150 étudiants ont contribué au projet Waterloop, qui a bénéficié d'un budget de 35 000 $.