(Québec) Un manque de « coordination » expliquerait les menaces d’expulsion formulées par les autorités de la santé de la Côte-Nord à des patients aînés de certains hôpitaux, selon le gouvernement Legault.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a exprimé son indignation tout en imputant la faute aux précédents gouvernements. Interpellé par les journalistes précisément sur l’enjeu, le premier ministre François Legault a refusé de commenter.

Ainsi, une directive rédigée par la direction du CISSS de la Côte-Nord laisse entendre que les responsables de certains hôpitaux de la région pourront expulser des patients aînés qui refusent d’être transférés dans un CHSLD.

On aurait même menacé de les facturer pour les jours d’occupation non autorisés ou de s’adresser à la cour pour obtenir une injonction, aux dépens des réfractaires. Ces informations n’ont pas pu être vérifiées par La Presse Canadienne.

« C’est une situation… je pense que le mot est encore plus fort qu’inacceptable », a déclaré M. Dubé en mêlée de presse.

« Quand on apprend quelque chose d’impossible comme ça, c’est parce qu’il n’y a pas de coordination dans le réseau », a-t-il plaidé en Chambre.

« Le réseau de la santé, ce n’est pas une chaîne de production, c’est du monde qui a besoin de soins et qui a besoin d’un ministre qui comprend que, quand il gère tout croche, c’est le monde qui paie le prix », a tonné le député libéral André Fortin.

Le ministre s’est défendu en éclaboussant les gouvernements précédents.

« De venir me faire reprocher qu’il n’y a pas une approche humaine en santé, je pense que les Québécois réalisent aujourd’hui tous les dommages qui ont été faits par les précédents gouvernements », a rétorqué M. Dubé.

Il a dit avoir contacté le sous-ministre pour demander à la présidente du CISSS de la Côte-Nord de mettre fin à cette pratique.

« Elle venait d’où la directive pour faire ça ? » a demandé le député Vincent Marissal, de Québec solidaire (QS), en mêlée de presse.

« Si la direction du CISSS a décidé de faire ça parce qu’elle a reçu une directive du ministère de faire ce qu’il faut, ça se peut aussi », a-t-il soulevé en indiquant qu’il allait réclamer la correspondance entre le cabinet, le ministère et les CISSS.

Avant de sanctionner les responsables, « je veux juste m’assurer de comprendre qui a pris quelle décision, c’est facile de dire que je ne suis pas content », a affirmé le ministre, en ajoutant que le ministère avait tout de même autorisé la directive en question.

« Ça ne suffit pas de dire à chaque jour qu’on est indigné », a pour sa part déploré le député péquiste Pascal Bérubé.

« C’est le ministre qui décide des grandes orientations, puis la population de Baie-Comeau et de la Côte-Nord, présentement, fait les frais d’une mauvaise planification et d’un bras de fer entre le ministre de la Santé, qui veut montrer qu’il ne va rien céder, et les médecins omnipraticiens, à certains égards, pour le Guichet d’accès à la première ligne, mais aussi les infirmières pour les agences. »

Rappelons que la Côte-Nord est aux prises avec une pénurie de personnel soignant. Le gouvernement s’est engagé à mettre sur pied une équipe volante pour venir à la rescousse des professionnels de la santé.