(Québec) Christian Dubé demande aux infirmières retraitées de venir à nouveau prêter main-forte au réseau de la santé pour prendre les appels de la ligne pédiatrique 811. En vertu de la loi, Québec peut maintenir à l’emploi les volontaires de « Je contribue » jusqu’au 31 décembre.

« On pourrait prendre jusqu’à 5000 infirmières », a lancé jeudi le ministre de la Santé, Christian Dubé. « Le 811 fonctionne très bien, mais on manque de monde pour répondre au téléphone. Il y a tellement d’appels… et ça, ce sont des gens qui se rendaient aux urgences jusqu’à ce qu’il y a quelques semaines », a rappelé M. Dubé qui a réactivé la ligne pédiatrique 811 avec la création de sa cellule de crise des urgences.

Le cabinet de M. Dubé a précisé en soirée que le besoin est de 5000 infirmières pour l’ensemble du réseau, mais qu’il cherche des volontaires pour prêter main-forte à la ligne pédiatrique 811 que Québec veut d’ailleurs étendre à d’autres régions.

La Presse rapportait mercredi que les parents d’enfants malades doivent s’armer de patience pour joindre la ligne 811 pédiatrique, où le délai d’attente peut s’élever à plus d’une heure. Les urgences pour enfants croulent d’ailleurs sous les patients en raison de la circulation de trois virus respiratoires. Le taux d’occupation aux urgences de l’Hôpital de Montréal pour enfants atteint 192 %, selon le site Index Santé.

« Je pense qu’au cours des prochaines semaines, ça va continuer d’être difficile, nous, notre travail, c’est d’essayer d’amenuiser par les mesures qu’on a mises en place pour que ce soit plus gérable », a exprimé le ministre Dubé devant les journalistes.

Je profite de l’occasion pour dire, surtout aux infirmières qui sont à la retraite, que le programme « Je contribue » fonctionne encore. S’il y a des infirmières qui veulent venir nous aider au cours des prochaines semaines, ce sont de très beaux horaires, c’est du travail qui peut se faire à temps partiel.

Christian Dubé, ministre de la Santé

Le programme « Je contribue » a été déployé d’urgence pendant la pandémie de la COVID-19 alors que le personnel soignant tombait comme des mouches. Il prévoit certaines exceptions au niveau syndical ainsi que des autorisations spéciales de pratique émises par les ordres professionnels pour permettre de rapidement mettre les infirmières à la retraite ou encore aux études sur le terrain.

Sauf que ces autorisations sont maintenues en vigueur en vertu de la loi 28 sur les mesures d’urgence, qui a permis au gouvernement de se garder certains pouvoirs d’exception jusqu’au 31 décembre seulement. Québec veut déposer des règlements pour maintenir à l’emploi ces milliers de travailleurs venus prêter main-forte pour les activités de dépistage et de vaccination.

Le MSSS négocie toujours avec les ordres professionnels les modalités d’un futur règlement qui viendrait encadrer la pratique de ces employés.

Selon M. Dubé, quelque 10 000 travailleurs embauchés par le programme sont toujours à l’emploi du réseau.

Mercredi, lors de son discours d’ouverture, le premier ministre François Legault s’est par ailleurs adressé à eux : « J’ai espoir que les discussions avec les ordres professionnels avancent rapidement et qu’on obtiendra des résultats concrets pour les professionnels et pour les Québécois. C’est pressant. Il faut se montrer ouvert, se mettre en mode solution. On a besoin de résultats ! », a-t-il lancé affirmant que son gouvernement voulait élargir les pratiques des infirmières, des physiothérapeutes et les pharmaciens.

811 : Salle d’attente virtuelle

Christian Dubé a également évoqué que son ministère travaillait avec des « opérateurs de téléphone » pour créer une sorte de salle d’attente virtuelle lors d’un appel au 811. « On voudrait un système où vous laissez votre numéro de téléphone et on vous rappelle. Pour ça, il faut que je sois certain qu’une infirmière vous rappelle », a-t-il soutenu.

M. Dubé a précisé que le directeur national de santé publique, le DLuc Boileau, fera le point en début de semaine prochaine sur la circulation de virus respiratoires qui affectent particulièrement les enfants. Le virus de l’influenza est aussi arrivé plus tôt que prévu ce qui a rajouté une pression sur les urgences.