Les changements climatiques affectent déjà la santé des Canadiens, mais plus particulièrement les membres des communautés vulnérables, selon un nouveau rapport de Santé Canada rendu public mercredi.

Les aînés, les enfants, les populations racisées, les personnes à faible revenu, les personnes atteintes de problèmes de santé chroniques et les Autochtones subissent souvent davantage les effets des changements climatiques sur la santé, selon le rapport La santé des Canadiens et des Canadiennes dans un climat en changement : faire progresser nos connaissances pour agir, publié mercredi par Santé Canada.

En effet, les populations vulnérables ont souvent moins de ressources et sont plus marginalisées, ce qui les rend plus à risque de développer des maladies et d’être plus fortement affectées par les effets des changements climatiques, a expliqué à La Presse Céline Campagna, chercheuse à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et coauteure du rapport.

La hausse des températures entraîne davantage de vagues de chaleur, d’incendies de forêt, de morts liées aux tempêtes violentes et aux inondations. Elle engendre aussi une augmentation des maladies respiratoires comme l’asthme et une hausse des cas de maladie de Lyme.

« Ce rapport montre très clairement que les changements climatiques ont des coûts de plus en plus élevés sur notre santé, notre environnement et notre économie », a affirmé par communiqué Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique.

À l’heure actuelle, le fardeau économique des changements climatiques sur la santé est évalué à plusieurs dizaines de milliards de dollars par année et va continuer de s’accroître à défaut d’une adaptation efficace par nos gouvernements, indique Mme Campagna.

Minimiser les impacts

En plus d’apporter un éclairage sur les risques des changements climatiques, le rapport propose des moyens pour en minimiser les impacts. Les experts recommandent d’abord une diminution draconienne des émissions de gaz à effet de serre, mais proposent également une série de mesures.

Le verdissement des milieux de vie, la déminéralisation des surfaces, la protection des sources d’eau et des rives et l’adaptation des bâtiments sont des solutions pour améliorer la santé des populations les plus défavorisées, a détaillé dans un communiqué David Demers-Bouffard, coauteur du rapport.

« Les nouvelles conclusions du rapport sur les impacts sur la santé des Autochtones, l’équité en matière de santé et la santé mentale, entre autres, nous aideront à faire en sorte que nos stratégies d’adaptation soient efficaces et équitables », a déclaré dans un communiqué Jean-Yves Duclos, ministre de la Santé du Canada.

Par ailleurs, la ministre des Services aux Autochtones, Patty Hajdu, a dit vouloir mettre à contribution le savoir ancestral des peuples autochtones afin de mettre en place de mesures d’adaptation aux changements climatiques.