(Québec ) L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), appuyée par le député indépendant Sylvain Roy, réclame que le gouvernement Legault injecte un milliard de dollars par an en santé publique, un secteur qui s’est appauvri au cours des années qui ont précédé la pandémie.

Le député indépendant de Bonaventure et ex-péquiste, Sylvain Roy, a tenu une conférence de presse en compagnie du directeur général de l’ASPQ, Thomas Bastien, jeudi à l’Assemblée nationale. L’ASPQ et M. Roy demandent un rattrapage financier « massif et urgent » pour soutenir les activités de santé publique au Québec alors que la pandémie a remis à l’avant-scène l’importance de ce secteur.

Selon le député Roy, la santé publique devrait être « le pivot » autour duquel s’articule le système de santé dans son ensemble alors que c’est « actuellement le contraire ».

« On demande au gouvernement de réinvestir massivement en santé publique pour produire de la santé et non pas juste gérer de la pathologie parce que notre système de santé actuellement, c’est ça qu’il fait. C’est presque une arnaque de dire que c’est un système de santé, c’est un système de gestion de la pathologie », a-t-il illustré,

« On est aujourd’hui avec un système de santé qui va à la dérive malheureusement, et on sait que le système de santé publique apporte des solutions pour que la population soit en meilleure santé », a ajouté de son côté M. Bastien, rappelant notamment le rôle de prévention de la santé publique.

L’ASPQ réclame l’investissement d’un milliard de dollars par année en débutant dès le prochain budget du gouvernement de la Coalition avenir Québec, ce printemps.

« Actuellement, la santé publique est financée à 2,2 % au Québec et dans les autres provinces, on parle d’un financement de plus de 5 %. Cette différence sur le budget total de la santé au Québec représente un montant de 1,6 milliard », a fait valoir M. Bastien. Un sous-financement par rapport au reste du pays que la Commissaire à la santé et au bien-être, Joanne Castonguay a noté dans son rapport sur la pandémie.

Dans le document rendu public la semaine dernière, elle écrit que « la part des dépenses en santé publique du Québec sur les dépenses totales de santé est la plus faible des provinces canadiennes ». La province dépenserait moins également que la moyenne des pays de l’OCDE, rapporte la commissaire.

Au Québec, en 2019, les dépenses totales en santé publique étaient d’environ 1,3 milliard de dollars, ou d’environ 150 $ per capita. Cette part des dépenses représente 2,2 % des dépenses totales en santé, qui étaient alors de 58,6 milliards. « Le Québec a vu sa part de ces dépenses ainsi que son montant per capita diminuer de 2010 à 2019 », a-t-elle indiqué dans son rapport Le devoir de faire autrement.

Joanne Castonguay recommande d’ailleurs de mettre la santé publique au cœur des stratégies du ministère de la Santé et des Services sociaux. Elle demande au gouvernement de « rehausser les capacités du système de santé publique à la hauteur des besoins et résultats visés, et minimalement à un niveau comparable à ce qui est observé ailleurs au Canada et au niveau international ».