(Montréal) Les infirmières se disent « à boutte » et réclament la fin des arrêtés ministériels qui les contraignent depuis le début de la pandémie. Sinon, elles pourraient bien prendre d’autres moyens pour protester.

Les cinq organisations syndicales qui les représentent — FIQ, CSQ, FSSS, SCFP, SQEES — ont fait front commun lundi, au cours d’une conférence de presse conjointe à Montréal, pour réclamer la fin du gouvernement par arrêtés ministériels.

Elles en veulent particulièrement à l’arrêté 007 qui suspend des conditions de travail de leurs conventions collectives, pour donner une très large marge de manœuvre aux CISSS et aux CIUSSS dans l’affectation des ressources humaines.

Avec la FIQ en tête, qui représente la grande majorité des infirmières, elles ont déploré le fait que le ministre de la Santé et des Services sociaux ne les ait pas écoutées pour identifier des pistes de solution aux problèmes comme la pénurie, les heures supplémentaires obligatoires et autres.

Elles affirment envisager différents recours si le gouvernement Legault ne change pas son fusil d’épaule.

Dans le passé, la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) a déjà tenu des « journées sans TSO » par exemple. Et les directions d’établissement avaient réussi à réorganiser le travail sans recourir à ces heures supplémentaires obligatoires.

Interrogée à ce sujet, la présidente par intérim de la FIQ, Nathalie Lévesque, a admis que le moyen de pression pourrait de nouveau être utilisé, peut-être même avec les autres organisations syndicales.

D’autres voies s’ouvrent à elles, comme des plaintes d’entraves aux activités syndicales, en vertu du Code du travail, puisqu’elles se plaignent du fait que le gouvernement passe par-dessus la tête des syndicats pour déterminer les conditions de travail de leurs membres, sans négociation.