Le projet de rénovation de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont ira officiellement de l’avant. La modernisation du bâtiment a été autorisée par Québec jeudi. La population de l’est de l’île de Montréal pourra notamment compter sur 176 lits supplémentaires dans l’établissement à la fin des travaux, dont la facture s’élèvera à 2,5 milliards de dollars.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé en a fait l’annonce, accompagné de la ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau en direct de l’hôpital.

La première pelletée de terre du projet sera effectuée en 2024, anticipe le ministre de la Santé.

C’est une très très bonne nouvelle qu’on annonce aujourd’hui. Non seulement pour Maisonneuve-Rosemont, mais pour l’est de Montréal

Christian Dubé, ministre de la Santé

Des secteurs de l’établissement de soins de santé seront reconstruits, et l’hôpital sera agrandi. Le nombre de lits de l’HMR passera de 544 à 720.

Le bâtiment ne sera pas déménagé, mais bien modernisé sur le même site. Un choix, influencé par la future station du Réseau express métropolitain (REM) de l’Est qui sera construite près de l’hôpital.

« C’est sûr que cette décision-là du nouveau REM a été le facteur décisif qui nous a permis de prendre la décision », a déclaré le ministre de la Santé.

L’hôpital peut dorénavant passer directement à l’élaboration de son dossier d’affaires, ce qui permettra « de moderniser les milieux de soins et améliorer l’expérience hospitalière des patients plus rapidement », assure le cabinet du ministre de la Santé, dans le même communiqué.

Le dossier d’affaires correspond notamment à la conception des plans, l’estimation des coûts des travaux et la planification du chantier. Cette étape de la mise à neuf de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR) bénéficie d’un budget de 94,2 millions de dollars.

En ce qui concerne le moment de la fin de la modernisation de l’hôpital, le ministre de la Santé n’a pas souhaité se prononcer jeudi. « Il faut laisser le temps à nos professionnels de faire un échéancier qui va être réaliste », a-t-il affirmé.

L’achalandage aux urgences et le manque de personnel ont happé l’HML au mois de juillet dernier, rapportait La Presse.

L’annonce de la mise à neuf du bâtiment assurera cependant un effet de rétention et d’attraction du personnel soignant, anticipe Christian Dubé. « Nos employés veulent travailler dans de beaux environnements. Moi c’est le message que je veux passer aujourd’hui : on va trouver des solutions », a énoncé le ministre.

La Société québécoise des infrastructures (SQI) agit comme gestionnaire du projet. Elle travaille en collaboration avec le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS) et le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Un projet sur la table depuis trois ans

Le projet de rénovation de l’HMR est sur la table depuis 2018. Il avait été annoncé par le ministre de la Santé de l’époque, Gaétan Barette.

Le piètre état du bâtiment est déploré depuis plusieurs années. Des problèmes d’humidité dans les chambres ont été rapportés en 2016, et des salles d’opération ont été fermées pendant quelques jours à l’automne 2018, faute de problématiques de ventilation.

Un grillage a été apposé sur la façade du pavillon Maisonneuve de l’hôpital en août 2018. Des faiblesses dues à l’âge du bâtiment ayant été rapportées, cette mesure a dû être mise en place pour éviter que des morceaux de bétons se détachent de la structure, et tombent au sol.

En avril 2020, le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal a commencé la construction de la nouvelle unité de soins intermédiaires, comportant une trentaine de nouveaux lits. À l’époque, l’ajout de 36 lits temporaire était en cour, afin de répondre aux besoins en immuno-oncologie.

Un peu plus tard, en juin 2020, des travailleurs de la santé de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR) avaient demandé au premier ministre François Legault de faire de la reconstruction de l’hôpital une priorité. « La COVID-19, c’est le dernier grand combat de Maisonneuve-Rosemont. Il y a trop de trous dans la cale du bateau », avaient alors affirmé à La Presse le DFrançois Marquis, chef des soins intensifs à HMR.