(Montréal) La CSQ, qui représente 5000 travailleuses dans la santé, demande au gouvernement Legault de signer une « déclaration d’engagement » pour mieux protéger la santé et la sécurité de celles-ci.

Cette déclaration a été transmise par courrier recommandé au premier ministre François Legault et au ministre de la Santé et des Services sociaux Christian Dubé.

Dans cette déclaration d’engagement, la Centrale des syndicats du Québec formule plusieurs demandes qui recoupent, en fait, ses demandes en matière de renouvellement de la convention collective, notamment quant aux heures supplémentaires obligatoires et à la stabilisation des équipes de soins.

La présidente de la CSQ, Sonia Éthier, ne s’en cache pas : les questions de santé-sécurité, « ça va de pair avec l’amélioration des conditions de travail du personnel ».

Le gouvernement Legault veut lui aussi réduire la charge de travail des infirmières, stabiliser les équipes de soins et réduire le recours aux heures supplémentaires. Il l’a affirmé à maintes reprises. Reste maintenant à en négocier les modalités avec les syndicats qui les représentent.

Mais la CSQ formule aussi d’autres demandes ayant trait à l’accès à l’équipement de protection individuel — et pas seulement les masques N95.

« C’est pas tant le nombre [des équipements] que la distribution et l’accessibilité » qui posent problème, a relaté mercredi Claire Montour, présidente de la Fédération de la santé de la CSQ, au cours d’une conférence de presse.

Elle rapporte que les CISSS et les CIUSSS ont bel et bien l’équipement requis en quantité suffisante, mais l’accès est limité. « C’est encore une gestion de peur » d’en manquer éventuellement, dit-elle.

La déclaration d’engagement demande aussi de mettre fin aux « privilèges » dont jouissent les travailleurs arrivés dans les établissements de santé par le système privé, c’est-à-dire les agences de placement. Mme Latour relate que ceux-ci peuvent alors choisir leur horaire, alors que le personnel en place est pris avec les quarts moins attrayants.

Elle invite aussi le gouvernement à nommer dans chaque établissement un gestionnaire responsable, « avec des pouvoirs suffisants » apte à prendre « des décisions rapides » en matière d’organisation des soins et de gestion des ressources humaines.

Mme Latour soutient que le réseau est maintenant trop centralisé et que les structures décisionnelles sont trop loin du terrain, là où se vivent des problèmes de main-d’œuvre et de santé-sécurité.

Le gouvernement Legault a déjà franchi des pas en ce sens, dans le cadre de la pandémie.

La CSQ représente 5000 infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes, dans les régions de Laval, de la Gaspésie et de la Côte-Nord.